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publié par tairanteuh le 20/04/03
mark oliver everett
- levity
levity

mauvais oeil

mr e se réveille en 2003, s’agite et sort en l’espace de quelques semaines beaucoup de choses. parmi celles ci, levity, bande originale d’un film dont la parution n’est pas encore annoncée en france. une belle production réunissant les acteurs billy bob thornton, holly hunter, morgan freeman, kristen dunst et, à la réalisation, edward solomon (qui scénarisait l’amusant : de quelle planète viens-tu ? avec john goodman). mr e à la bof d’un film ? on sait que dreamworks aime placer les eels sur les bof de films maisons (ou pas maisons comme ce fut le cas récemment avec la production disney holes dans le top10 du box office ricain et dont la bof contient deux nouveaux morceaux de eels loin d’être déplaisants.). une bof intégralement composée par mark oliver everett s’avère être un choix surprenant. on trouve donc une dizaine de titre composé par mark oliver everett (c’est solennel comme nom) et également deux nouveaux morceaux des eels. la différence est ténue. cela s’explique par les techniques très élaborées de marketing de la major dreamworks qui voyait d’un mauvais oeil la parution en avril d’une bande son signée eels et la sortie en juin d’un album de eels. evidemment il ne faut pas froisser la maison de disques. mark oliver everett. soit. ce disque ne ressemble pas non plus à du eels comme il peut être entendu sur les précédents albums du groupe, e s’est amusé à adapter son écriture au format cinématographique.

spleen

levity est donc un disque très planant, atmosphérique, qui joue sur les sons plus que sur les structures et est instrumental (hormis les morceaux crédités au nom des eels). mark oliver everett emploie ainsi quelques filons du genre, reversed loops, instrumentation et orchestration riche (sur "what i remember most" par exemple) ou au contraire des choses plus minimalistes comme "running the bath" construit sur une simple ligne de clavier sur laquelle se greffent quelques cordes. il apporte aussi son sens aigu du spleen musical, de la note, du son synonyme de dépression, tristesse. evidemment il est un peu délicat de saisir pleinement le sens des ces instrumentaux sans pouvoir visualiser le film, les images, ambiances, lumières, atmosphères qui le constituent.

palpitante

à moins de se faire un film dans sa tête ou d’être dans une profonde déprime et l’abandon absolu (ce que je ne vous souhaite en aucun cas d’une part et je ne vous encourage pas à tenter de percer tous les secrets de mr e en vous infligeant un tel état, je suis sûr qu’il comprendra qu’il est difficile de s’imprégner d’un univers fixé sur pellicule au départ...). reste ce morceau de eels un peu perdu au milieu des plages ambient qui composent ce recueil, "taking a bath in the rust", une jolie petite pop song mélodique et triste à souhait mais rien de véritablement surprenant. des morceaux gentillets, sur lesquels ils manquent les histoires tendres, tristes, amusantes de mr e et le travail sonore auquel les eels nous avaient habitués (bien que mr e s’en tire honorablement dans la composition destinée à un film, en exploitant habilement la palette sonore qu’il utilise d’ordinaire pour la pop que délivre eels). alors j’imagine bien la musique coller au film mais sans ce support indispensable à un tel exercice, l’écoute n’est que peu passionnante et il est préfèrable de mettre cela de côté, en guettant la sortie dans nos contrées du film remarqué à sundance. il sera alors peut être plus aisé de prendre goût à ces morceaux assez particuliers. il faudra que la musique ressorte assez particulièrement du film, ou qu’elle mène quelque chose de singulier à l’ensemble ou que les images restent imprégnées à la réécoute pour rendre l’exploration de ce levity sonore un peu plus palpitante et porteuse.

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publié par le 20/04/03