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publié par arnaud le 21/03/06
Marissa Nadler
- The Saga Of Mayflower May
The Saga Of Mayflower May

lumière

Bien sûr l’année 2005 aura été marquée par le grand retour de Vashti Bunyan, l’égérie folk-hippie, ressuscitée par Devendra ou Animal Collective (les gens ont la mémoire courte et ont déjà occulté sa présence -pourtant remarquable - il y a 5 ans sur le Writers Without Homes de Piano Magic), qui avait disparu après un premier effort, Diamond Day, en 1970. Certes son Lookaftering, paru chez Fat Cat, pourrait donner lieu à bon nombre de louanges, car tout comme son prédecesseur, il est baigné d’une douce lumière estivale qui sied à la voix fluette de l’anglaise. Encore faut il apprécier la lumière...

ombres

Car pour ceux qui craignent le soleil, il y avait peut-être mieux à découvrir en 2005, un dark folk féminin laissant passer la clarté par touches minutieuses : The Saga Of Mayflower May, second album de la jeune américaine Marissa Nadler. Ambiances sombres et mélancoliques pour quelques murder ballads à la guitare acoustique, teintées de cloches, de flûte ou d’orgue. Il ya ici un charme suranné, des mots et des images d’un autre temps et des mélodies qui touchent immédiatement, sûrement grace à la qualité de la voix de Marissa.

murder ballads

Un organe des plus sûrs, dont elle sait user à merveille, légère (les vocalises à la Paula Frazer sur The Little Famous Song ou le final ethéré de Horses And Their Kin) tout en narrant des histoires de viols, de meurtres (Lily, Henry, And The Willow Trees), d’adultères (Damsels In The Dark), ou de disparitions (Yellow Lights ou In The Time Of The Lorry Low ). Les arrangements sont simples et donnent aux récits une dimension inquiétante, soulignant les mots, les enveloppant dans une brûme de mystère.

univers troublant

Bien plus sombre que son premier album, Ballads Of Living And Dying, The Saga Of Mayflower May montre une Marissa Nadler qui semble échappée du XIXème siècle. Elle y apparaît distante, moins dans sa manière de chanter que dans la façon dont sa voix est traitée. Son jeu de guitare, aux arpèges répétitifs et économes, apporte à ses chansons un soutien parfait, laissant les éléments annexes imprimer leurs couleurs aux mots de la belle. Une oeuvre singulière et d’une grande maturité qui donne envie de découvrir la jeune chanteuse en concert, histoire de vérifier sa capacité à retranscrire sur scène cet univers si troublant.

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publié par le 21/03/06
Informations

Sortie : 2005
Label : eclipse