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publié par Ben Gaston le 03/11/20
Marine Quéméré + Lonny - Les Trois Baudets - 29/10/2020

Le président a déclaré la veille que le pays serait confiné à partir de ce soir minuit. Conséquence, Paris est en fusion, les gens se ruent sur ce qu’ils peuvent encore faire "avant". Les rues de la capitale sont un gigantesque parking, les klaxons sont au diapason du stress ambiant. Quelques dizaines de malins ont toutefois la bonne idée de s’extraire de cette folie collective pour se réfugier dans ce cocon qu’est la salle des Trois Baudets. A notre avis, ils ont fait le bon choix.

A peine plus de 18h30 (horaire "couvre-feu", d’avant "confinement", comprendra-t-on encore ces mots à la relecture dans quelques années ?..), et c’est Marine Quéméré qui ouvre le bal. Accompagnée d’un batteur/percussionniste/séquenceur, la multi-instrumentiste surprend par la richesse et la qualité de ses compositions. On baigne dans une pop rêveuse sensuelle et solaire aux textes ciselés, à double lecture, puisés dans son quotidien et mêlant sentiment, dérision et poésie. Réajustant sans cesse son micro, la chanteuse peine à dissimuler une grande sensibilité qui la rend touchante.

Court intermède (les concerts doivent impérativement se finir à 20h15 en cette période), et c’est au tour de Lonny de se présenter devant nous. Comme Marine, elle est accompagné d’un homme mais celui-ci officiera lui aux claviers et à la guitare. On sait que Louise avait décidé de donner un tournant à sa carrière, elle est notamment partie vivre au Canada quelques mois l’année dernière. On avait déjà eu un aperçu prometteur à la Maroquinerie lors du Festival Aurores Montréal fin 2019. Ce qu’elle va donner à entendre ce soir confirmera les promesses entrevues. S’appuyant sur ses fondamentaux folks qu’elle maitrise depuis des années, Louise a enrichi sa palette de touches électros, de guitares tranchantes, d’accord dissonants distillés subtilement au sein de nappes qui élèvent sa musique vers de hautes sphères qu’elle nous avait jusque là cachées. Cette mue n’altère en rien l’incroyable sérénité et force qui a toujours émané d’elle et qui reste intacte ici.

La reprise inattendue du « Marcia Baïla » des Rita Mitsouko pourrait paraitre incongrue dans ce programme. Il n’en est rien, avec Louise tout semble couler de source. L’intensité et la variété du set séduisent une salle masquée et bien remplie. Il est l’heure de se séparer. "Merci ! Merci ! Merci ! Et bordel, à très vite !" nous lance Lonny. Le public refusant de la laisser partir, nous avons droit, malgré l’horloge, à un court rappel.

Quand pourrons-nous de nouveau profiter d’un concert dans lune salle ? Espérons le plus vite possible. En attendant, ces deux jeunes et talentueuses artistes nous auront permis de clôturer en beauté cette drôle de période d’entre deux confinements.

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