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publié par Mathilde Vohy le 28/02/20
Marine Baousson - L’humour, c’est une certaine musique

Marine Baousson est, je crois, une des premières artistes à m’avoir donné le goût du stand-up. Habituée des théâtres où elle a l’habitude de jouer, j’avais découvert son premier spectacle en 2017 alors qu’il était encore en chantier. J’avais pourtant immédiatement accroché. Pendant deux ans, j’ai alors écumé les plateaux d’humour et comedy clubs parisiens et y ai recroisé plusieurs fois Marine. Le constat était toujours le même : le personnage était drôle et touchant et surtout, bourré de talent.

Aller découvrir son nouveau spectacle Fearless sonnait donc comme une évidence. Et là, c’est l’électrochoc. Nous avons beau avoir dix ans d’écart et des parcours bien distincts, je me reconnais dans chaque phrase prononcée par Marine et suis habitée par le rire et l’émotion. Une vraie claque, confirmée ensuite par son autre spectacle : La Lesbienne Invisible (reprise du spectacle écrit et mis en scène par Océan). J’ai alors eu immédiatement envie de donner un coup de projecteur et de discuter avec elle de ses deux spectacles. Et pour intéresser encore plus les lecteurs du Cargo !, quoi de mieux que de parler musique ?

Je retrouve Marine quelques minutes avant son passage sur le plateau “Les Soirées Copinages” de Laura Domenge au Barbès Comedy Club.

Hello Marine, pour commencer, peux-tu te présenter pour les gens qui ne te connaîtraient pas ?

Mais tout le monde me connaît ! rires Je m’appelle Marine Baousson, je suis humoriste et bretonne. Je fais du stand-up, j’ai un spectacle qui s’appelle Fearless qui se joue à la Nouvelle Seine à Paris et en tournée. Et j’ai aussi la chance d’avoir repris le rôle d’Océanerosemarie dans le spectacle La Lesbienne Invisible qui a été écrit et mis en scène par Océan.

J’allais justement te parler de ces deux spectacles. Peux-tu brièvement nous dire de quoi ils parlent ?

Ce sont deux spectacles très différents. Déjà il y a La Lesbienne Invisible, que je n’ai pas écrit. C’est un spectacle très chouette qui traite de l’histoire d’un lesbienne qui ne correspond pas aux clichés qu’on se fait de la lesbienne. C’est pour cela qu’elle est invisible, on ne la reconnaît pas dans ce qu’elle est. Le spectacle raconte l’histoire de cette femme à travers son parcours sentimental, la découverte de sa sexualité et son rapport autres, notamment les hétéros. C’est drôle, touchant et militant sans être agressif. C’est du seul en scène et c’est un spectacle que j’aime jouer parce qu’il est enrichissant en tant que comédienne et femme.

Et Fearless, c’est du stand-up, ca parle de moi, de ma vie sentimentale et sexuelle et de mon quotidien. Ca n’a rien à voir avec La Lesbienne Invisible. En fait, j’ai fait une liste de mes peurs et je me suis rendue compte que cette liste était composée de sujets intéressants à traiter. Ce n’est pas littéral genre “j’ai peur de ci j’ai peur de ça”. C’est un point de départ pour analyser vers où ces moments terrifiants m’ont emmenée.

Justement, qu’est-ce que cela t’apporte de parler de tes peurs ? Y a-t-il un côté cathartique ?

Complètement ! Parce que si tu veux, le fait de parler de ses peurs c’est aussi les faire exister. Par exemple je parle du fait que je n’ai pas d’orgasme et depuis que je l’évoque sur scène, des gens viennent m’en parler et j’ai pris le pouvoir sur le sujet. C’est la même chose pour tous les autres thèmes, le fait d’en parler fait que j’ai l’impression de prendre l’ascendant sur des choses qui me terrifiaient. La Lesbienne Invisible m’a beaucoup aidée aussi, notamment à parler de mon homosexualité sur scène. Cela m’effrayait et ça va beaucoup mieux maintenant que je joue ces spectacles.

La particularité de La Lesbienne Invisible, c’est que ce n’est pas ton texte. As-tu l’impression d’être différente dans ton jeu ? As-tu plus de pression ?

Carrément ! C’est complètement différent. Au début j’avais énormément de pression. Maintenant j’arrive à en avoir moins, sauf quand il y a Océan dans la salle évidemment ! rires En fait j’ai moins de pression maintenant parce que maintenant que j’ai beaucoup travaillé, je connais le texte par cœur. Il est en moi, je ne me pose plus de question sur ce qui vient après, c’est automatique. Si tu veux, aujourd’hui c’est hyper reposant parce que je n’ai pas le droit de sortir du texte, il est calé et en plus ce n’est pas moi qui l’ai écrit. Je suis uniquement responsable de la partie comédienne. J’arrive et j’ai juste à faire ce qu’on attend de moi : être comédienne et servir le texte au mieux. Ca me repose parce que Fearless c’est tout l’inverse. C’est moi qui l’ai écrit, le spectacle est toujours en réadaptation et il y a de l’impro. Et en plus, je suis autoproduite alors que sur La Lesbienne Invisible, il y a une prod qui assure derrière.

Il y a en fait eu plus de pression et de travail en amont sur La Lesbienne Invisible ?

Oui la pression était énorme ! Je n’arrivais pas à gérer quand Océan était dans la salle. Maintenant c’est très différent. J’ai apprivoisé toutes ces contraintes et les ai transformées en une forme de grande liberté. Fearless c’est moins reposant car je suis toujours en réécriture. Notamment grâce à La Lesbienne Invisible qui m’a amenée à changer certaines choses de mon spectacle. Les deux se nourrissent en fait. La Lesbienne Invisible se nourrit de moi parce que j’ai apporté un côté stand-up qu’Océan avait très peu et aussi ma jeunesse en changeant quelques références. Et je me sers ainsi de l’énergie et des retours que j’ai de La Lesbienne Invisible pour faire évoluer Fearless. Les retours sont d’ailleurs hyper émouvants, ce sont souvent des femmes qui viennent me voir et se disent touchées et concernées parce que d’ordinaire elles ne sont pas forcément représentées. Bref, tout ça me sert dans Fearless. Je parle de sujets qui sont communs à La Lesbienne Invisible avec ma touche à personnelle.

Est-ce que La Lesbienne Invisible t’a alors donné goût à des formes de spectacle plus théâtrales ? Plus proches du seul en scène ? Ou restes-tu dans ta case “stand-up” ?

Non je reste dans ma case en revanche j’ai beaucoup de plaisir à être de temps en temps dans la case “seul en scène”. En fait La Lesbienne Invisible ça correspond à ce que je voulais vraiment faire quand j’ai commencé ce métier. Je voulais faire quelque chose où on voyait que j’étais une vrai comédienne. En réalité je ne le suis pas vraiment et j’apprends beaucoup.

C’est vrai que tu as finalement fait très peu de théâtre classique ?

Oui j’ai juste fait des conservatoires et après j’ai directement commencé par le stand-up. Jouer La Lesbienne Invisible m’a rassurée sur ma capacité à apprendre un texte, je me sens beaucoup plus comédienne qu’avant.

D’ailleurs, il me semble que cet été à Avignon tu enchaînais les deux spectacles. As-tu trouvé cet exercice compliqué ?

Oui, il y avait une alternance, en fait, les jours où je ne jouais pas La Lesbienne Invisible, je jouais Fearless et ouais, c’était dur ! rires J’ai joué longtemps La Lesbienne Invisible puis j’ai commencé à roder Fearless. A Avignon j’ai repris sur La Lesbienne Invisible en le jouant une semaine. Et quand je suis revenue sur la première date de Fearless j’avais des positions qui n’étaient pas les miennes, c’était celles d’Océanerosemarie. Dans la façon de me tenir et la façon d’être ce n’était pas moi. En ce moment aussi c’est compliqué parce que je suis sur mon spectacle, La Lesbienne Invisible et des plateaux, je fais plein de choses très différentes en même temps et cela me demande une énergie folle de concentration pour être à la bonne place au bon moment. Mais j’apprends beaucoup c’est une grande chance !

En parlant de ces plateaux, ce n’est pas frustrant de ne jouer parfois que 10/15 min ?

Je m’en sers pour faire ma com donc c’est à la fois frustrant et à la fois génial. Il y a un côté jubilatoire à arriver et à dire “bonsoir je vais jouer 8 minutes pour vous”. Si en huit minutes tu arrives à faire rigoler les gens c’est franchement magique et puissant !

Surtout qu’il y a certainement plus de gens qui ne te connaissent pas sur ces plateaux que lors de tes spectacles ?

Complètement, tu as tout à prouver ! Et comme ça fait longtemps que je fais des plateaux et des premières parties j’arrive avec une certaine assurance, je n’ai plus peur. C’est assez facile pour moi, ça ne me fait pas peur d’y aller.

©Laurence Revol

On va passer à mes questions musique maintenant. Déjà, pour le clin d’oeil, l’idée de ces interviews m’est venue en regardant une émission d’Arte dans laquelle des journalistes allaient chez des artistes et leur demandaient de jouer une musique qui avait marqué leur vie. Le premier épisode était consacré à Jeanne Cherhal et je crois que c’est une artiste que tu apprécies particulièrement non ?

Ouais je suis hyper fan de Jeanne Cherhal !

Je le savais ! Bon, et maintenant, peux-tu nous dire à quelle fréquence tu écoutes de la musique ?

J’écoute beaucoup de musique oui, dès que je suis dans la rue j’ai mes écouteurs aux oreilles, j’en écoute tout le temps quoi !

Tu as toujours été baignée dans une univers artistique et musical ou cette consommation de musique est venue de toi-même ?

Oui mes parents écoutent beaucoup de musique. Dès qu’il y a un trajet en voiture à faire c’est en musique qu’ils le font. Le dimanche matin avec mon frère et ma sœur on était réveillés par ma mère qui faisait le ménage avec la musique à fond. Il y avait de la musique chez moi en permanence.

Tu as donc été baignée dans la musique depuis petite. As-tu appris à jouer d’un instrument ?

Oui j’ai fait de la musique quand j’étais petite mais rien de très sérieux, j’ai fait du solfège et appris à faire quelques trucs. Aujourd’hui, de mes années de solfège, je dois savoir lire les notes en clé de sol, en clé de fa c’est même pas sûr ! rires Et j’ai aussi fait du synthé deux ou trois ans.

Oui mais tu as quand même eu la chance d’avoir une sensibilisation à la musique dès l’enfance.

Ouais c’est vrai ! D’ailleurs je joue aussi de la flûte dans La Lesbienne Invisible ! rires

Ah oui c’est vrai il y a un petit passage de flûte à bec ! Et alors, quel style écoutes-tu aujourd’hui ? Y en a-t-il un qui ressort ?

Eh bien, j’écoute de la musique française. Plus précisément ce qu’on appelle de la nouvelle scène française. Enfin il s’avère que maintenant c’est plus de la vieille scène française je pense ! Parce que Vincent Delerm, Jeanne Cherhal et Camille ils sont plus vraiment nouveaux (rires). Attends, on va regarder ce que j’ai dans mon Spotify. Alors dans mes derniers titres likés il y a : le dernier morceau de Christine and the Queens, Camélia Jordana, Julien Clerc, Michel Jonasz, Barbara Carlotti, Clio... J’écoute aussi beaucoup les chansons de ma meilleure amie, Luciole. Voilà c’est très francophone quoi. J’aime aussi Angèle et Billie Eilish ou des vieux trucs genre Nina Simone et Chilly Gonzales, mais comme tout le monde quoi, non ?

Très bien, je situe tes affinités ! Dans un tout autre style, il me semble que cet été tu es allée au concert des Spice Girls ? Est-ce que, hormis celui-ci, tu vas à beaucoup de concerts ?

J’y allais beaucoup ! J’y vais beaucoup moins parce que malheureusement je travaille aux mêmes horaires. Le dernier concert que j’ai vu c’est Nach et avant Vincent Delerm. En plus je suis vieille maintenant quand je vais à un concert j’aime bien m’asseoir et tout ! (rires)

Et alors ce concert des Spice Girls peux-tu nous raconter ?

Mémorable, mémorable, c’était mon rêve ! Je ne sais pas si tu te souviens, dans Fearless, je raconte que je croyais que j’allais pleurer. Je n’ai pas pleuré mais j’avais les jambes qui tremblaient, j’ai cru que le sol allait s’effondrer ! En plus, artistiquement j’ai été très agréablement surprise. Je m’attendais à beaucoup de playback avec que des choses très préparées. Tu vois, par exemple, il y avait un vrai groupe et plein de musiciens sur scène. Bon, il paraît que les dernières dates étaient un peu décevantes. Moi j’ai vu la troisième je crois et franchement c’était très naturel et très sympa. Scéniquement, j’ai adoré ce qu’elles montraient de leur relation, c’était un vrai show intelligent. Après ca pourrait être mille fois mieux ! Si tu compares au Bercy de Christine and the Queens ça n’a évidemment rien à voir.

Oui mais on ne va pas voir les Spice Girls pour les mêmes raisons que Christine and the Queens non ?

Non, clairement ! Il en reste que c’était bien un show bien construit. J’aurais pu me faire chier sur les chansons moins connues mais ce n’a pas été le cas. Pas déçue quoi !

J’ai lu dans une de tes interviews que pour apprécier le spectacle d’un autre humoriste tu avais besoin d’être surprise parce que grâce à ton métier tu comprends la mécanique des blagues et voir venir les chutes. Est-ce pareil pour la musique ? As-tu besoin d’être surprise par une chanson pour l’apprécier ?

Ca dépend ! C’est différent. Par exemple, une artiste comme Camille me surprend beaucoup et me malmène en temps qu’auditrice et je trouve ça très intéressant. Jeanne Cherhal aussi. Quand elle a sorti son dernier album, ce que j’ai adoré, c’est de constater qu’elle évoluait, je voyais vers là où elle allait. Dans ces cas là, j’adore être surprise. Mais par contre, il y a des artistes que j’écoute même s’ils font tout le temps la même chose parce que je cherche justement une patte. Je crois que globalement c’est surtout l’émotion qui compte. Un mec comme Victor Solf m’émeut beaucoup par exemple, de par son histoire et ses mélodies qui reviennent et restent en tête. Je te dis ça mais là je viens d’écouter pour la première fois la chanson Assis par terre en entier et j’aime trop ! (rires)

Enfin, je crois que j’aime danser aussi. Ma coach de sport est DJ sous le nom de Grand Bleu Music et fait des mashups. Ses musiques me plaisent parce qu’il y a un certain rythme qui me laisser aller à de grandes méditations.

Ca t’emporte c’est ça ?

Ouais complètement ! Et ce qui est drôle c’est que ça vient généralement de styles de musique que j’écoute pas forcément. Ca me met dans un mood particulier et m’aide beaucoup.

Parmi tout ce dont tu viens de me parler, te sens-tu plus sensible à la mélodie ou aux textes ?

Peut-être plus à la musique je dirais.

C’est étonnant pour quelqu’un dont le métier est d’écrire. Je pensais que tu porterais beaucoup d’attention aux textes. Ma question suivante était de savoir si les textes des chansons que tu écoutais avaient déjà influencé les textes que toi tu écrivais ?

A une époque, oui, plus que maintenant. Enfin quoi qu’il arrive, la réponse est oui parce que ce que je fais c’est aussi du rythme. L’humour, c’est une certaine musique. En fait, j’ai envie de te dire un grand oui mais je ne saurais pas expliquer pourquoi. (rires)

De toute façon, quand on écrit on est forcément influencé par tout ce qu’on vit et fait au quotidien, non ?

Oui et quand tu écoutes de la musique il y a aussi des thèmes qui sont récurrents et pour lesquels tu te dis “ah tiens, ça, ça m’intéresse !” ou “ah ça, j’ai moi aussi d’en parler”, “ça ça me questionne”. Ca t’inspire forcément pour tes textes à toi.

Tu fréquentes d’ailleurs bon nombre de musiciennes : Lola Dubini, Luciole, ou Emilie Gassin pour ne citer qu’elles. As-tu l’impression que vous vous inspirez mutuellement ou vos disciplines sont vraiment différentes ?

Non, on en parle. En ce moment par exemple, Luciole est en train de travailler ses nouveaux concerts et on se parle beaucoup de la représentation scénique parce qu’elle voit les comme des spectacles. Avec Lola on parle beaucoup de nos spectacles aussi. Mais j’ai du mal à savoir si on s’influence vraiment. Je crois que je suis surtout très jalouse d’elles parce que j’aimerais beaucoup trop savoir chanter et jouer de la guitare et du piano ! (rires) Elles me fascinent et c’est pour ça que j’aime collaborer avec elles.

Oui, vous vous en parlez librement mais ne vous posez jamais autour d’une table pour évoquer concrètement les difficultés et interrogations de chacune. C’est ça ?

Ça peut mais c’est rare quoi. .... Ah j’ai oublié de te dire, j’aime Diam’s aussi.

Qui n’aime pas Diam’s !

Ouais je suis d’accord mais je la trouve vraiment incroyable. Son concert c’est une des meilleurs que j’ai vus de ma vie.

Ah, tu l’as vue en concert ?

Ouais je l’ai vue à l’Olympia lors de sa dernière tournée, ça devait être il y a dix ans ! C’est quand elle a sorti « Si c’était le dernier », ça fait longtemps quoi ! Et je n’ai jamais vu un public envoyer autant d’amour à son artiste, c’était un grand moment.

Je voulais aussi réfléchir avec toi d’un autre sujet dont tu as récemment parlé dans un podcast. Tu disais que ce qui était dur dans ce métier c’est que rien n’était jamais acquis. Je suis entièrement d’accord et je me disais même que c’était peut-être encore plus dur pour les musiciens. J’ai l’impression que les gens viennent à un concert parce que des chansons leur ont plu dernièrement. Et que la fréquentation des concerts dépend donc beaucoup de l’actualité des artistes. A l’inverse j’ai le sentiment que pour un humoriste c’est un nom qu’il faut avoir et qu’une fois la notoriété acquise, les gens viennent plus automatiquement aux spectacles même si la personne a peu d’actualité. Qu’en penses-tu ?

Ah je suis pas trop d’accord, j’ai l’impression que c’est un peu la même chose que tu sois musicien ou humoriste. Je trouve que, par exemple, les gens sont toujours contents de voir le concert d’un artiste qui a fait quelques tubes connus même si ces derniers datent d’il y a longtemps. Il y a le côté nostalgique qui entre en compte.

Pour ta part, tu trouves que la fréquentation de tes salles dépend plus de ton actualité que de ta notoriété ?

Je ne sais pas trop en fait...

Parce que, par exemple, Bérengère Krief, elle a beau avoir fait une pause d’un an et demi, quand elle revenue sur scène, son spectacle a directement rencontré un grand succès parce que “c’est Bérengère Krief”. Non ?

Ca joue en effet mais ce n’est pas uniquement grâce à ça. C’est aussi parce qu’elle a une bonne com et que les gens qui avaient aimé son spectacle reviennent. Mais regarde, finalement, Christine and the Queens, c’est la même chose. En fait, la différence c’est qu’avec les humoristes on est sur un moment de plaisir instantané alors que pour un musicien, on peut emporter ses chansons et prolonger le moment.

C’est vrai, on a rarement vu quelqu’un réciter des grandes tirades sous sa douche...

Voilà ! Et quand tu commences un sketch tu n’as pas huit personnes qui te s’exclament “ouais attends je le connais celui-ci !”. Il y a des moments cultes en humour mais j’ai l’impression que ce n’est pas le même attachement. C’est un peu cliché ce que je vais dire mais ce n’est pas au même endroit du cœur.

Qu’est-ce que tu entends par là ?

On ne vit pas avec l’humour comme on vit avec la musique. La musique c’est tellement varié que ça peut accompagner tous les moments de notre vie. On peut trouver des choses très différentes selon nos besoins. Moi, par exemple, quand je suis triste, j’ai besoin d’un certain style de musique alors que quand je monte sur scène j’écoute Diam’s ou Lorie ! Ca me met dans un certain état d’esprit et une certaine énergie. L’humour, c’est beaucoup plus momentané. Ca peut nous faire très plaisir, on peut s’en souvenir mais ce n’est pas le même rapport, c’est moins quotidien et plus exceptionnel.

Pour finir, quatre questions auxquelles tu dois répondre rapidement : Une chanson que tu écoutes en boucle en ce moment ?

La dernière de Christine and the Queens… Ou « The Fight » de Silly Boy Blue ou « Plus rien ne me fera mal » de Jeanne Cherhal.

Deux chansons qui ont marqué ta vie ?

« Always on my mind » d’Elvis Presley parce que c’est ma grand-mère. Et pour la deuxième j’ai envie de dire « Wannabe » mais c’est un peu cliché non ? (rires)

Trois chansons que tu emporterais sur une île déserte, dont tu ne te lasseras jamais ?

Waouh c’est dur ! Je pense que j’écouterai pour toujours « A bras le corps » de Luciole. « J’irai où tu iras » parce que Céline Dion c’est toujours bien. Et « Ma Philosophie » d’Amel Bent (rires).

Et quatre chansons que tu écoutes avant de monter sur scène ?

Diam’s dans son intégralité. Tout marche chez elle ! « La Boulette », tout ça, tout est vachement bien pour se mettre en jambe ! Sinon, encore « A bras le corps » de Luciole, une version de « Ma Philosophie » par Nicoletta qui est vachement bien et « Quand on n’a plus rien à perdre » de France Gall et Balavoine. Que des bons trucs quoi !

P.-S.

Un grand merci à Marine pour son temps, sa gentillesse et son talent. Vignette ©Laurence Revol

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publié par le 28/02/20