Les concerts de Marie-Flore aux Trois Baudets se suivent mais ne se ressemblent pas. La dernière fois c’était plutôt piano et voix sur le fil, la mélancolie du bout des lèvres.
Cette fois-ci, avec un groupe presque entièrement renouvelé, la musique de Marie-Flore se fait plus rock, plus rentre-dedans. Il y a toujours des claviers mais finalement ils n’apportent pas autant que sur l’EP et certaines parties au son assez quelconques semblent même presque dispensables. On a l’impression que cela s’est fait au profit de la guitare dont le son est beaucoup plus central qu’avant, alors que cet instrument était quasiment absent de Passade Digitale. Elle fait là un beau retour et forme un tout très cohérent avec la section rythmique. La voix est raccord avec cette incarnation très rock du projet, le chant a gagné en assise et en puissance, il est plus habité, plus fiévreux, capable de douceur comme de rage.
Toute cette énergie explosive qui circule entre les musiciens trouve son exutoire avec le dernier morceau où Marie-Flore laisse la guitare au bassiste (Steffen Charron qu’on ne présente plus) et se consacre uniquement à son chant, totalement libérée du pied de micro aussi, elle vient chercher le public tout au bord de la scène des Trois Baudets tandis que la guitare et la batterie se lance dans un crescendo plein de distorsion et de cymbales comme on les aime.
On est un poil frustré que ce soit déjà fini mais il n’y a que des bonnes nouvelles ces temps-ci du côté de Marie-Flore : elle a signé chez le label Six et Sept (monté par le fameux Pascal Nègre et M6) et a désormais Astérios comme tourneur. Avec toutes ces bonnes "fées", la suite ne devrait pas tarder, on croise les doigts en tout cas, on a aimé toutes les versions live de Marie-Flore qu’on a eu l’occasion de voir mais celle-ci nous parait être la meilleure, autant pour la prestation musicale que pour les progrès faits au niveau vocal.