accueil > articles > livres > Marc Lévy

publié par vinciane le 27/10/02
Marc Lévy - Où es-tu ?
Où es-tu ?

chalands

où es-tu, c’est bien ce que j’aurais dû demander à mon esprit critique au moment d’acheter ce best-seller prenant la tête d’autant de gondoles que de chalands depuis quelques mois. moralité, se méfier des best-seller (qui a dit que j’avais enchaîné sur la lecture d’un roman tiré à six millions d’exemplaires dans le monde ? bon, c’est vrai). donc voilà, marc levy nous livrant un récit d’une banalité à mourir. cette caractéristique pourrait bien sûr être une qualité si elle servait la cause d’une narration complexe ou particulière, mais là, présentement, la linéarité de ces 300 pages est tout aussi plate que mon électrocardiogramme à l’annonce du drame interne du récit (halte au spoiler). il ressort avant tout de la lecture de ce roman qu’il est plus scénario que roman justement. de part en part se dessine la trame d’un film de série-b, aucune description n’y est que par souci de contextualisation, aucun élément narratif n’y intervient que par nécessité de cohérence. c’est fade fade fade.

zeugme

si l’on apprend de la protagoniste qu’elle a perdu ses parents dans un accident de voiture en début de nouvelle, c’est bien par commodité narrative, pour ôter tout élément perturbateur dans la merveilleuse cohérence de la trame... *soupir*. stylistiquement navrant, le roman cumule les images maladroites parce que parachutées ("le temps perdait ses marques et philippe son calme " oh ! le joli zeugme…) et les dialogues aussi ampoulés qu’artificiels ("et moi je reste là, les bras lourds d’un océan de bonheur dans lequel je rêvais de nous baigner"). pour couronner le tout, l’impression est grande de lire une traduction d’un roman américain.

coeur

il est certes évident que l’auteur français empreint de culture américaine tient à montrer qu’il connaît les rites d’outre-atlantique mais quel besoin de tomber dans les lieux communs les plus désarmants… et que je te place un "sweet sixteen", un "new years eve" au milieu d’un paragraphe, avec comme-il-se-doit la note de bas de page à laquelle on verrait bien accolé "…du traducteur ". eh bien non, ce roman est bel et bien écrit en français… quelle idée saugrenue… tout cela sonne aussi juste (ou faux à vous de voir) que de regarder le film le chocolat en version originale… (tourné en anglais mais l’action se passe dans un village du cœur de la france). bref, encore une question que je me pose sur ce livre "intérêt, où es-tu ?".

Partager :

publié par le 27/10/02