Rendez-vous
On jette un regard en arrière, on réalise que l’air de rien le premier album de Manu, chanteuse et guitariste des regrettés Dolly, c’était il y a presque 5 ans, et même s’il y aura eu un DVD live et beaucoup de concerts, ça faisait donc un certain temps qu’on attendait la suite. Et puis il est arrivé, un deuxième album, Dernière Etoile, plus ambitieux, un peu moins pop et encore moins dolly-esque mais avec toujours cette voix qu’on adore et ses textes qui font mouche. Et donc elle nous avait donné rendez-vous pour le présenter pour une date parisienne avec "des surprises".
Je jette un regard en arrière et la file derrière moi est encore longue devant le Divan du Monde. Quand Manu donne rendez-vous, qu’on se soit croisé il y a quelques semaines ou plusieurs années, son public est là, celui de Dolly en partie mais pas que, la moyenne d’âge est un peu jeune pour ça, en tout cas, on s’apercevra un peu plus tard, qu’ils sont motivés et qu’ils connaissent les paroles (enfin sur le nouvel album ça méritera un deuxième tour).
Kinder
Et donc les surprises... la première n’en est pas vraiment une pour qui a déjà vu Manu en concert ou sur le DVD. Si les albums sont assez... sages, le groupe live lui envoie sévèrement du bois. La faute à un batteur impeccable de bout en bout et une paire de guitaristes qui jouent très bien et injectent une double dose de graou à des chansons qui supportent plutôt bien ce traitement (à un ou deux moments, ils y mettent quand même un poil trop d’enthousiasme et noient la voix mais ce n’est que le 3ème concert pour le nouveau set, on fait confiance à l’ingé son pour scotcher le 11 sur le volume des amplis).
Deuxième surprise, Nikko, l’ancien guitariste de Dolly, qui a participé à l’écriture de l’album mais qui ne peut pas participer aux concerts étant donné qu’il tourne déjà avec Eiffel, qui vient jouer sur quelques chansons et une saxophoniste (rassurez-vous c’est du saxo free jazz voir bruitiste pas du sirupeux façon 80’s). Le morceau final qu’ils feront tous ensemble sera d’ailleurs énorme, un long trip à fond les ballons et bien déjanté qui pour le coup n’aurait pas à rougir face au Régis de Dolly (Si vous ne connaissez pas Régis, c’est trop tard pour le live mais le studio donne une idée de ce que ça peut donner : http://www.freshnewsound.org/fns163...).
Verse Chorus Verse
Dernière surprise, théorique en tout cas, vu que la page wikipédia de Manu l’annonçait depuis quelques jours, une "reprise" du tube de Dolly, Je ne veux pas rester sage, avec un certain Timothée, inconnu au bataillon vu que je ne regarde pas la Nouvelle Star. On a connu meilleur pedigree mais Manu nous dit que c’est lui qui lui a donné envie de la rechanter, rien que pour ça on devrait le remercier mais en plus, il faut dire qu’il a de la voix. Au début, on a un peu circonspect quand même, ça commence tout doux à la guitare folk, c’est bien de réinventer mais je ne veux pas rester sage, c’est la formule archétypale du grunge, le saint-graal des années 90, le couplet calme porté par la basse, le refrain où la caméra zoome sur le pied qui enfonce la pédale de disto et soudain ça joue fort , fort fort, et puis le final où on en remet une dose pour que ce soit encore plus fort, plus fort, plus fort. Et c’est exactement comme ça que c’est fini !
Happy end
Alors oui on est en 2013, Manu aussi, sa musique a changé mais cette énergie, ce besoin de repousser encore un peu la limite, ces musiciens qui se donnent à fond et font hurler les guitares, ça y est toujours et tant mieux.