dicton
il y a des disques dont on attend rien. ici bas, sur notre vieux rafiot, personne n’avait entendu parler de mael - sauf si l’on veut bien croire ce qui sort du cerveau fatigué et embrumé de notre webmestre, qui reste persuadé que mael est une secte qui veut cloner mickael jackson... quand je vous disais qu’il était fatigué. or, sans vous raconter toute ma vie, le retard qui s’accumule dans les chroniques pour le cargo est tellement impressionnant que l’envie de ne donner qu’une seule chance à un album, et encore plus à ceux dont on attend rien ou pas grand-chose, est plus que tentante. bon, pas la peine de vouloir nous faire la morale... nous n’avons aucune éthique, aucun remord et si vous n’avez pas vu le pavillon noir qui flotte la haut, tout en haut de notre cargo, je ne peux plus rien pour vous... pourtant avec l’album de mael, dont le titre titillait déjà notre curiosité, après une première écoute un peu rapide, on se disait que la musique était plutôt accrocheuse et que si la voix était parfois un peu énervante cela méritait de le remettre sur la platine et d’y faire un peu plus attention. et là, la révélation, sans y être préparé, un détail, important, primordial, nous sauta aux yeux. en effet on ne peut que donner sa chance, et même plus, à quelqu’un qui écrit des chansons sur emma peel (avec en plus une courte intro sur "emma peel subtile" qui n’est pas sans faire penser à la géniale - c’est pour faire court car ici aussi on pourrait en parler des heures - musique du générique d’amicalement vôtre). la seule partenaire féminine de john steed, la classe absolue, le charme totale.
cheap
emma peel est un rêve ou un fantasme en noir et blanc sur petit écran. bien que cela ne soit ici le propos de cette chronique, il serait facile d’en parler des pages entières et d’illustrer tout cela de quelques photos qui laisserait le passager éphémère de notre cargo sans voix (il faut la voir en habit de cuir, un collier de pointe autour du cou... arghhhhh). bon, calmons nous... mael en parle parfaitement dans sa chanson "emma peel subtile", il parle aussi bien d’elle que des fantasmes, sensations et sentiments qui peuvent naître de la vision d’un épisode de the avengers avec emma peel. mais là ne sont pas les seuls qualités de mael (c’est vrai qu’à force on se dit que ce prénom à un petit coté secte). tout en nous faisant penser un peu plus à chaque chanson à un bertrand betsch ayant pris un énergisant, un truc « violent » comme du red bull, mael installe et impose tout en délicatesse un univers de funambule.
crooner
si il est vrai que dans certains morceaux il n’évite pas les clichés et que sa voix peut en énerver certains, il faut reconnaître qu’ils ne sont pas nombreux à pouvoir chanter des petites ritournelles aux paroles désespérément tristes et suicidaires, tout en nous faisant dodeliner de la tête sur un air entêtant. qui peut se permettre de nous proposer un folk assez roots qui nous fait aussi bien sourire, que rêver, fantasmer tout en parlant de la mort, d’amour déçue, de suicide et assumer le tout avec le second degré indispensable. des mélodies aussi simples que redoutablement accrocheuse, une production minimaliste et juste, une voix qui s’installe et à laquelle on s’habitue un peu plus à chaque écoute, une écriture qui fait souvent mouche, que l’on apprécie en plusieurs étapes, qui se découvre, qui se cherche, qui demande une écoute attentive. quand on vous disait que de certains albums, on n’attend rien...