Arrivée sur scène sur la pointe des pieds, chuchotant des bonsoirs dans la pénombre, Mademoiselle K apparaît comme un ange rock n’roll - ailes noires incluses - quand les lumières s’allument. Le set démarre flegmatiquement (“Reste là”, “Le cul entre deux chaises”) avant de passer la surmultipliée dès “À l’ombre”. Mademoiselle K interagit beaucoup avec « la Marock », s’échine dur sur sa guitare, occupe tout l’espace de sa voix et de ses mouvements de bras. Les pauses entre les titres sont souvent longues (« on est pas encore au point pour l’accordage des guitares »), mais K en profite pour improviser des sketchs, lire un texte écrit la veille sous l’emprise d’une overdose de verveine ou disserter sur le cornichon (« un légume mi-corps, mi-nichons »). Si la piste cachée “In english” et “À côté” font mouche, c’est l’enchaînement “Ça me vexe” / “Ça sent l’été” qui enfonce définitivement le clou. Mademoiselle K se fend d’une reprise du “Life On Mars” de Bowie, se casse sur un “Final” énorme agrémenté d’une longue intro velvetienne jouée à genoux, revient pour reprendre PJ Harvey (“Angelene”) et s’en va finalement « parce que là c’est l’heure de la verveine ». Si l’album avait séduit, le live, lui, a carrément convaincu.