2008, lendemains de fêtes, reprise en douceur avec Luis Francesco Arena qu’on retrouve à peu près là où on l’avait laissé, au milieu de belles compositions avec sa très belle voix et son beau jeu de guitare. Beau, un adjectif qui lui va particulièrement bien, c’est agréable, ça coule bien, on pense parfois à Tom McRae pour la voix c’est dire. Beau assurément, mais cela ne suffit hélas pas à faire complètement notre bonheur. Depuis un mois qu’on écoute régulièrement ce Porcelain tandem, on cherche sans trouver et pourtant il manque clairement quelque chose pour passer au stade supérieur. Petit quelque chose qu’avaient tout aussi clairement les morceaux de son précédent album. Syndrome Tom McRae justement ? La magie perdue du premier album ? C’est peut-être nous mais comment ne pas rechercher à nouveau l’émotion d’un "The nation is wrong", la fraîcheur et le poignant d’un "Fair exposure", la délicatesse d’un "Ashtray boy".
pores
C’est peut-être nous en effet, on ne sait peut-être plus apprécier simplement, on voudrait être profondément touchés à chaque fois, on compare peut-être trop aux expériences précédentes. Et il est vrai que les premiers morceaux sont tout à fait à la hauteur finalement, idéaux pour se détendre, pour se laisser aller. Parfaits pour un réveil en douceur dans les transports en ce 2 janvier. Première résolution de l’année donc, plus de simplicité, une plus grande ouverture de nos pores pour une meilleure imprégnation musicale. Mmm, et ça ne marche pas trop mal. Les cordes appuient sur les points névralgiques, les arpèges assouplissent le nerf sciatique, la voix (et quelle voix quand même) masse en douceur lobes frontaux et arcades sourcilières. On se laisse porter délicatement ... La défense, nos vieux démons ressurgissent, à peine un quart d’heure après résolution n°1, Luis Francesco Arena réveille les cordes et nos sens avec sur "The lion’s kiss". Il y aurait donc de la vie par ici, la carapace montre même des signes de faiblesse évidents en fin de morceau. Elle ne tardera d’ailleurs pas à voler complètement en éclats sur le morceau suivant, "On a mission", charmant, touchant, délicat, désarmant. La résolution n°1 ? Finalement non, on aurait bien pris un album entier de ce tonneau là. Plutôt deux fois qu’une. Et ce n’est pas fini, le sommet est atteint sur "Porcelain tandem", morceau à deux voix dont une moins classique, plus déroutante, et le voila le petit quelque chose en plus qu’on attendait, le petit déraillement, le bélier doux pour notre froid pont-levis.
aspirations
Dommage qu’ensuite l’album retombe un peu dans cette espèce de somnolence tranquille, dans cette beauté toute en retenue. C’est peut-être tout simplement trop propre et sage pour nos aspirations du moment, allez savoir. Même la pourtant assez originale reprise de "Help" des Beatles ne nous tirera pas plus que ça de notre rêverie. Seuls les refrains de "Reckon the haze" viendront encore éventuellement nous titiller dans les recoins. Au final, vous l’aurez compris, bilan un peu mitigé avec quelques belles fulgurances. Reste juste à espérer que Luis Francesco Arena saura s’extraire de la malédiction McRaeènne pour la suite et en attendant, il serait sûrement judicieux d’aller vérifier tout ceci sur scène, il y a de grandes chances que le déplacement en vaille la chandelle.