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publié par Emmanuelle Nemoz le 12/02/20
Lucky Peterson - L'Atelier, Cluses - 29/01/2020

Peut-on fêter ses 50 ans de carrière à 55 ans ? Oui, si on s’appelle Lucky Peterson. On en fait même un album pour dire qu’on commence seulement à s’échauffer, 50 - Just warming Up, et on part en tournée pour le prouver sur scène.

Lucky Peterson est donc tombé dans le blues quand il était petit : "mon père m’a nourri au blues avant que je sache parler, je jouais de l’orgue avant d’avoir appris à marcher", dit-il dans les notes de son dernier album. "Je n’ai pas choisi le blues, le blues m’a choisi".

Ce qui est susceptible d’arriver quand Muddy Waters et Buddy Guys viennent jouer dans le club de papa, et qu’on impressionne suffisamment Willie Dixon pour enregistrer un premier album à 5 ans.

Cinq décennies plus tard, Lucky Peterson et son groupe The Organization (Shawn Kellerman à la guitare, le cubain Raul Valdes à la batterie, le français Rachid Guissous aux claviers et un bassiste remplaçant apparemment Tim Waites) délivrent un blues contemporain enrichi des styles dont il est à la source : rock, soul et funk, pour la plupart des compositions de Lucky.

Dans la tradition du show à l’américaine, le groupe chauffe la salle avec un premier morceau faisant la part belle aux solos de guitare de Kellerman, qui joue ensuite les MC pour annoncer l’arrrivée sur scène de Lucky, ovationné comme il se doit par un public venu en connaisseur.

Et la magie de Lucky, avec sa voie rocailleuse, son légendaire orgue Hammond B3 et (mais finalement très peu) sa guitare blues, opère pour une série de morceaux rageurs, jusqu’à l’arrivée de la chanteuse Tamara Tramell (Mrs Peterson à la ville) annonçant un passage plus axé sur l’émotion, magnifiquement exprimée par la fêlure de sa voix.

Le groupe se déchaîne à nouveau pour les derniers morceaux, culminant avec l’arrivée désormais traditionnelle de Lucky et de sa guitare au milieu du public pour un medley électrisant de standards du blues et du rock’n’roll des origines.

Un show, certes, mais d’une grande générosité et d’un niveau musical stratosphérique, de quoi faire l’expérience du blues dans toute sa vitalité.

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