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publié par Renaud de Foville le 19/05/00
lou barlow + nima majd - Boule noire, Paris - 04/05/2000
Boule noire, Paris

compliqué

quelques semaines plus tôt c’était elliott smith qui, dans la même salle, venait nous apporter ses chansons, en solo acoustique. comme pour le génial song writer américain, qui vient de sortir son nouvel album, nous avons aussi eu le droit à une première partie de qualité. pour elliott smith les excellents et frapadingues herman düne - d’ailleurs en concert ce même 4 mai avec heliogabale - et pour nous, ce soir, la nouvelle signature de chez lithium : nima majd - si on les a en interview on à déjà une première question à leur poser ! basse, guitare, sampler. le tout dans un rock expérimental qui, si il est sûrement encore à travailler pour la scène, nous donne sacrement envie d’écouter l’album et de découvrir ses mélodies torturées, ses recherches sonores étranges, ses traitements de la guitare parfois à peine audible - impressionnant - et de la basse : sèche et violente... un groupe à suivre. et lou barlow alors, sans ses compagnons de sebadoh - qui nous avait offert un excellent concert l’année dernière au café de la danse -, sans son compère de folk implosion, juste avec quelques machines, samples et compagnies. comme pour elliott smith je m’attendais à 1 heures, 1heure 10 de pur folk. pas du tout, c’était assez dingue, comme le personnage, qui vient lui même installer son matériel. puis qui, après nous avoir explosé les oreilles avec des sons étranges sortis de ses différents samples, essaie d’enlever son blouson alors qu’il a déjà mis sa guitare en bandoulière...compliqué !

karaoké intégral

quelle entrée en matière ! étonnant, c’est le moins que l’on puisse dire. ensuite, nous avons eu le droit à une heure 15 où lou barlow puisait principalement dans le répertoire de folk implosion, très souvent s’accompagnant de boites à rythmes, de basses samplées ou autres sons... jusqu’à même chanter une époustouflante chanson - désolé mais je n’ai pas franchement retenu la set list de la soirée, pour ne pas dire pas du tout ! - en karaoké intégral. et puis au fur et à mesure on sentait que lou barlow se détendait. chaque morceau est une petite merveille, des mélodies incroyables toutes sublimées par son jeu de guitare acoustique. parfois, les samples qui accompagnaient quelques morceaux étaient peut être de trop ou pas toujours du meilleur effet, mais jamais au point de nous gâcher notre plaisir.

la veille

enfin lou barlow à commencé à parler avec le public, présentant les morceaux, excusant son compagnon de folk implosion qui n’aime pas voyager, alors que lui oui... nous expliquant qu’il est très fatigué car il a joué à londres la veille et que comme il a beaucoup de copains là-bas il n’a pas beaucoup dormi... mais c’était très bien, rajoute-t-il ! quelques personnes du public commence à lui réclamer des chansons, il s’excuse pour un morceau car john davis n’étant pas là il ne peut le chanter... john lui manque trop et cela le rend triste... bon il avoue, que seul il n’y arrive pas... et puis chose rarissime en concert, une autre personne réclame un morceau, lou s’exécute aussitôt, pas de problème. tu le veux, voilà... enchaînant sur quelques morceaux jamais enregistrés, il nous prévient que ses morceaux - comme beaucoup d’autres qu’il a en stock - ne le seront peut être jamais - superbes chansons que l’on ne peut découvrir qu’en live. enfin il puise dans le répertoire de sebadoh pour nous offrir quelques versions émouvantes de ses plus belles chansons... tout en continuant de discuter, de blaguer, de parler musique avec une personne au premier rang - pour cette chansons je préfère tel accord, moi l’autre, oui mais avec ma voix... ! du délire. ce n’était plus un concert.

enfant divin

on était chez lou, entre amis, et on proposait les morceaux que lou barlow jouait aussitôt, à deux trois exception près - pour l’une d’entre elles, il ne se souvenait plus vraiment des paroles. interrompant même un morceau qu’il avait choisi, lui, pour faire plaisir à une demande du public. de la folie, et cela pendant au moins 30 ou 40 minutes. c’était clair : "moi je continue mais c’est vous qui choisissez..." on a même eu le droit dans les inédits à une chanson qu’il venait tout juste de terminer : l’histoire secrète du petit ami de marie et le véritable père de l’enfant divin, hilarant !!! du bonheur à l’état pur, plus le concert avançait plus le temps filait rapidement, si une petite longueur s’est fait sentir dans la première partie du spectacle c’est pour ne plus jamais revenir jusqu’à la fin du concert.

concerts mineurs

les mélodies de lou barlow sont simples mais tellement belles. sa voix n’est pas à tomber par terre mais emprunte de tellement d’émotion et sa générosité et sa simplicité sont absolument déconcertantes. certains continuent à dire, comme pour yo la tengo, que barlow et ses différents groupes ne sont que des apports mineurs à la musique d’aujourd’hui. peut être est-ce une définiion possible de la lo-fi, encore une catégorie trouver pour ranger certaines groupes. mais des concerts mineurs comme celui là, j’en veux bien plus souvent.

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publié par le 19/05/00