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publié par alex le 06/05/00
looper
- the geometrid
the geometrid

solutions de fortune

looper est un groupe unique dans le paysage musical actuel. il vit bien au chaud dans son cocon le protégeant des agressions du monde extérieur. il y a une naïveté, une candeur, une pureté rafraichissantes dans la musique de stuart david et de ses acolytes. le monde extérieur n’a donc aucune prise sur looper qui vit sur son petit nuage et qui semble avoir trouvé la formule de l’éternelle jeunesse. looper joue ses chansons comme un enfant construit un puzzle ou joue a un jeu vidéo ; complètement absorbé par son activité, insouciant, sur une autre planète, trouvant des solutions de fortune en cours de route. les chansons de the geometrid pourraient être classées en deux catégories bien distinctes : des chansons comme “mondo’77” ou “uncle ray”, qui représentent autant de tentatives d’éclater la bulle qui entoure le groupe, de s’aventurer en terrain inconnu, et qui se soldent en général par un echec.

bulle magique

“mondo’77” utilise une voix assez aggressive qui éructe “come on, keep going” sur fond de claviers qui ne parviennent pas à faire décoller la chanson. “uncle ray” avec son refrain gospel du style "allez tout le monde chante avec moi" n’a évidemment rien à faire sur un album de looper. par contre, quand looper à la bonne idée de rester sagement au sein de sa bulle magique, le résultat est tout autre : stuart david raconte ses charmantes histoires sur fond de loops, de boites à rythmes, de sons bidouillés en tous genres. nous retrouvons alors des chansons sans prétention, d’une fragilité extrême, mais cette fragilité, cette partie de guitare approximative, cette voix touchante mais techniquement faible, ces effets qu’on pourrait retrouver dans la bande sonore d’un jeu vidéo japonais font justement tout le charme de la musique de looper. “on the flipside”, peut-être la meilleure chanson de l’album, est un concentré de looper au meilleur de sa forme : une guitare tremblante dont sort des notes charmantes, une voix légèrement distordue, pratiquement enfantine, un harmonica bizarre, une basse enjouée, des bruits de vaisseaux spatiaux. une chanson insouciante et réjouissante.

tokyo

“modem song” et “my robot” sont dans la lignee de “dave the moonman”, une des chansons du premier album de looper. "modem song” est construite autour de bruits de modems, comme son nom l’indique, et stuart david raconte l’histoire de l’amitié qui le lie a june, un habitant de tokyo avec qui il communique par internet. “my robot” est une chanson pour informaticiens en culotte courte, et raconte un reve de stuart david au cours duquel il construisait un robot qui ecrirait les chansons de looper à sa place. “these things” est une jolie ballade basée sur une partie de guitare qui pourrait parfaitement être l’oeuvre de yo la tengo. elle est chantée a la fois par stuart et par son épouse karn. “bug rain” est une petite chanson intriguante sur une nuit passée sur la route au milieu d’une tournée americaine, le chauffeur essayant de rester éveillé alors que la route était jonchée de grenouilles. l’album se termine par “money hair” avec un refrain sympatique, mais looper est une nouvelle fois sorti de son univers...

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publié par le 06/05/00
Informations

Sortie : 2000
Label : jeepster