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publié par Anne-Lise, Mathilde Vohy le 04/01/19
Ibrahim Maalouf + Haïdouti Orkestar - Le Pan Piper, Paris - 14/12/2018

Ibrahim Maalouf, artiste protéiforme qui ne cesse de se renouveler a mis à l’honneur au Pan Piper ce soir là, une fusion généreuse entre l’Orient et les Balkans, pour un concert festif aux côtés de Haïdouti Orkestar.

Le Pan Piper, Paris

Comme tout jazzmen qui se respectent, Ibrahim Maalouf et ses acolytes à la batterie, guitare et basse ouvrent la soirée par une jam session. L’artiste franco-libanais et militant de l’improvisation, se plaît autant au clavier qu’à la trompette et conquiert rapidement le public de ce concert intimiste.

Cette date au Pan Piper, gratuite et complète en moins de 40 minutes, n’est pas une prestation comme les autres. La soirée a en effet été organisée pour les fans les plus fidèles d’Ibrahim Maalouf afin de revenir sur sa prolixe carrière et la sortie, en septembre 2018 de son ambitieux projet Levantine Symphony N°1.

Le franco-libanais commence ainsi par nous rejouer chronologiquement les titres qui ont lancé sa carrière musicale et, entre deux morceaux, se livre généreusement à son public, à l’image d’une séance de psychanalyse au coin du piano. La salle reprend en cœur ces airs entêtants et familiers.

Puis les musiciens de Haïdouti Orkestar rejoignent Ibrahim Maalouf. Le groupe, dont les mélodies voguent entre les Balkans et l’Orient, côtoie le trompettiste depuis plus de 10 ans. La composition de la bande originale du film La Vache de Mohamed Hamidi et le concert de la cérémonie de remise de la Palme d’or au Festival de Cannes en 2016 ont notamment fait partie de leurs projets communs.

A peine arrivés sur scène, quelques mesures leur suffisent pour qu’un air chaud aux résonances tziganes et klezmers envahisse la salle. Haïdouti Orkestar est une formation cosmopolite et éclectique, formée de cuivres (trompettes, saxophones, trombones, soubassophones, tubas, hélicon) mais aussi d’un accordéon et de percussions traditionnelles et tout ce petit monde se répond dans un joyeux arrangement festif. Ibrahim Maalouf laisse place à Zéki Ayad Çölas, qui impose naturellement sa présence intimidante. L’artiste turc chante en kurde, arabe, turc et rom - rien que ça - et nous entraîne, grâce à une voix pénétrante, dans un Orient mystique.

Le voyage continue lorsque Nuria Rovira Salat fait son entrée sur scène. La Catalane envoûte la salle de ses danses orientales, arabes, berbères et tziganes et se livre même à quelques accompagnements aux percussions et castagnettes. Très vite au milieu de la fosse, la danseuse incite le public à se prendre par la main et à organiser une ronde festive et traditionnelle des pays orientaux. Le concert prend une dimension beaucoup plus physique, visuelle et fraternelle. Les musiciens qui surplombent cette joyeuse fête enchaînent les morceaux et solos de cuivres et s’adonnent même à quelques reprises à l’image du « Poinçonneur des Lilas » de Gainsbourg, ou de la BO d’un des James Bond. Les spectateurs, Haïdouti Orkestar, Ibrahim Maalouf et Nuria Rovira Salat ne font plus qu’un et cette chaleureuse harmonie sera conservée jusqu’à la fin du concert.

Vidéo de Mister Ibé, label d’Ibrahim Maalouf

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publié par le 04/01/19