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publié par Mickaël Adamadorassy le 24/10/21
Lisa Ducasse - Les Femmes s'en mêlent 2021 - 22/10/2021

Les Femmes s’en mêlent sont de retour en 2021 avec une édition hivernale quand même un peu particulière, étalée du 15 au 27 novembre et dans de nombreux lieux et de soirées, avec des "avant-premières" comme ce concert de Lisa Ducasse et Maya Kamaty. Ce qui ne change pas c’est la qualité et l’éclectisme de la programmation et on ne peut que remercier Stéphane Amiel (qu’on avait interviewé pour l’édition 2019) et son équipe car si on savait déjà que Maya Kamaty allait "met lo feu dan’" Point Ephémère, découvrir Lise Ducasse faire sa première pop globe-trotteuse tout en délicatesse fut une très belle surprise.

Alors que les lumières s’éteignent, Lisa Ducasse, pieds nus et dans une robe légère qui contraste avec les écharpes et les pulls du public, s’installe tranquillement sur scène, dans un Point Ephémère qui n’a pas encore fini de se remplir mais où entend déjà le créole réunionnais autant que le français dans les discussions. Avec beaucoup de simplicité, de chaleur, elle nous introduit à sa musique, nourrie d’influences nombreuses, dont Bashung (elle reprendra un peu plus tard "Montevideo") mais qui se place aussi dans la continuité de sa première vocation : la poésie (Elle a sorti un recueil de poèmes en 2017 intitulé "Midnight Sunburn")

Le concert alterne donc chansons, où Lisa s’accompagne au clavier, avec parfois des sons supplémentaires qui sont reproduits non pas via un ordinateur ou des pédales d’effets... mais une platine vinyle où elle passe ses propres pressages (on lui posera la question après le concert, il est effectivement possible de se faire faire son propre vinyle, à l’unité), avec ce que ça implique de petits "pocs" aléatoires qui ont leur charme, et ce qu’on pourrait appeler du spoken words, une expression poétique mais aussi c’est vrai à deux cent pour cent pour Lisa qui n’hésite pas à venir s’asseoir au bord de la fosse, au plus près des gens, un dialogue avec le public. On est quand même impressionné par l’assurance qu’on sent chez elle, alors qu’elle pose ses mots par dessus le silence, face à un public qui ne le connait pas en majorité, sans aucun fond musical, un véritable exercice de poète et de conteur qui fonctionne bien, autour de nous les gens semblent attentifs.

Lisa Ducasse a un premier EP au compteur et elle vient de terminer le financement participatif de Palomino. Une création qui sera à la fois un EP et un spectacle live qui puise dans un périple d’un an en Amérique du Sud, dont on sentira à travers tout le concert qu’il l’a beaucoup remuée.

Ce n’est pas l’habitude ici mais on ne voit pas de meilleure façon de finir cet article par cette phrase ou plutôt ce manifeste qui nous a marqué pendant le concert :

"Il est trop tôt pour renoncer à la beauté / Il est trop tôt pour renoncer tout court"

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