Septembre 2009, Parc des Buttes-Chaumont. C’est l’un des derniers soirs du festival Silhouette où je suis photographe. La fatigue commence à s’accumuler mais je parcours toujours les divers lieux à la recherche de bons clichés. Et puis soudain, je m’arrête, cette musique.. les notes m’interpellent.. je m’approche de l’écran : des pins, une dune, l’océan. D’un coup me voilà scotché devant le court-métrage Lila. Ce docu montre la vie d’un camping un jour d’août 2008. C’est simple, plein d’humanité, et la musique colle parfaitement aux images. J’en ai la chair de poule !

Quasi 10 ans plus tard, je vais voir pour la première fois en live ceux qui m’ont offert cette belle émotion. Limousine a fait le plein du Café de la Danse, le public connait tout ou partie de la discographie de ce groupe qui sort son quatrième album en une quinzaine d’années de carrière.

Chez Limousine, pas d’esbroufe, d’installation scénique grandiloquente. Les 4 talentueux musiciens sont assis et si on excepte Laurent Bardainne qui pivote parfois pour alterner sax et clavier, personne ne viendra faire des bonds devant nous. Il n’y a même pas de micro pour que l’un d’eux cause entre les morceaux. On l’aura compris, chez ce groupe, l’expérience musicale est ce qui compte avant tout.

Le concert débute par « No California », titre qui figure sur l’album L’été suivant... sorti en mars. Suivent « Cambodia » et « Valparaiso », l’ambiance est clairement au voyage et notre véhicule est propulsé par un savant mélange de post rock planant et de jazz. On enchaine avec "Colombus" dont nous avons chroniqué le clip il y a quelques semaines. L’audience s’anime et réagit avec enthousiasme dès les premières notes de « Lila » dont je vous ai parlé plus haut. Frissons pour moi et comme il y a 10 ans, je sors l’œil de mon viseur, je lâche le reflex, et profite à fond de l’instant.

« La Gaviota » puis « The Reindeer » me rappellent que II est le seul album du groupe que je possède en CD. Le set se termine sur deux autres titres du dernier opus : « Pluie » et l’excellent « Autoroute » à l’entêtante rythmique qui annonçait pied au plancher L’été suivant....

Trois titres en rappel dont "Mekong" de l’album Siam Roads et "Tokhes" du premier album pour boucler la boucle. Une très belle soirée, transporté, comme en apesanteur, par les rythmiques hypnotiques et les mélodies suggestives et élégantes du quatuor.