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publié par Renaud de Foville le 25/06/01
lift to experience - La Maison de la Radio, paris - 18/06/2001
La Maison de la Radio, paris

du fin fond

c’est toujours amusant de relire les anciennes chroniques que l’on a écrit et surtout très frustrant. encore plus quand on se rend compte à quel point on a pas réussi à expliquer combien on a pu aimer un album, ici the texas jerusalem crossroad (cf chronique)... il ne faut donc pas hésiter à se rattraper et redire, comme on le redira encore souvent cette année, que the lift to experience nous apporté un des meilleurs albums de l’année du fin fond de leur texas natal, contrée dont on attend plus rien depuis longtemps il faut bien le dire. en fait le temps n’a pas eu d’emprise sur notre plaisir à écouter régulièrement l’album de the lift to experience et encore moins pour l’incroyable single "these are the days"... mais revenons à notre black session. bernard lenoir à voulu finir l’année en beauté et sur trois lundis de suite à invité trois groupes à venir très simplement démontrer que son émission offre bien une bulle sonore unique à tous les amateurs de musique pour d’jeunes... après la première partie de stephen malkmus, au trabendo, pour un concert approximatif, mais jouissif - le son était franchement pas terrible, le groupe n’avait pas la place d’amener toutes les percussions que l’on retrouve dans le studio de la maison de la radio, mais leur plaisir et leur incroyable générosité débordaient des enceintes avec une sincérité rare - les trois texans au look hallucinant reviennent pour notre plus grand plaisir.

sans temps morts

première grande satisfaction le son du studio de la maison de la radio est excellent... détail indispensable pour profiter pleinement des 75 minutes de concert. enchainant, comme sur l’album, les morceaux sans temps morts the lift to experience ne laisse à personne le temps de respirer. trio d’une puissance hallucinante - plusieurs se boucheront les oreilles quand ils ne quitteront pas tout simplement la salle - la musique du trio américain se ressent même physiquement tant les basses et la batterie. si il est vrai qu’elle était un peu trop forte, on ne peut que rester sans voix devant le jeu de batterie de andy young. un spectacle à lui tout seul, toujours à regarder à droite à gauche, à vérifier ses instruments, toujours l’air peu sûr de lui et pourtant, quelle maîtrise, quelle puissance.

osmose

en fait on s’aperçoit vite de l’osmose de ce groupe. josh browning est un bassiste discret mais qui peut suivre les délires de ses deux compères jusqu’au bout de la nuit, andy young est un batteur dont on entendra parler encore longtemps - et en tout premier lieu sur notre cargo - et josh t. pearson n’est pas juste un look comme on en voit pas souvent dans une vie, c’est aussi un guitariste infernal capable d’envolé lyrique et de puissance sonore aussi fantastique que ses retours au calme sont surprenants. aussi émouvant que puissant les deux derniers morceaux en guise de rappel nous laissera absolument sans voix. une reprise bancale et simple de "amazing grace" et un petit rattrapage pour un "these are the days" un peu approximatif. le groupe reprend donc le morceau en toute simplicité, pour nous asséner une leçon magistrale, époustouflante et magique. toutes les références sont aussi justifiées qu’inutiles... on peut s’amuser à trouver des influences dans la pop anglaise, la noisy pop, la puissance de nirvana ou le lyrisme de jeff buckley, on peut y voir le condensé de toute la brit pop, la chanson française d’après guerre et même les solos de bontempi de tournez manège... enfin c’est comme vous voulez, nous on se dit très vite qu’un groupe comme celui là n’a pas besoin de références dans cette chronique pour exister pleinement. il a juste besoin de tourner sans cesse pour nous permettre à nous autres misérables auditeurs d’avoir la chance d’écouter la bonne parole de josh et sa bande, de nous rendre, pauvre mécréants que nous sommes, un peu moins païens et de se dire qu’après elvis, l’amérique pourrait bien nous offrir de nouveaux dieux du rock à adorer...

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publié par le 25/06/01