Comment le patchwork sonore et les ambiances sophistiquées de Troops se traduiraient-ils en session dépouillée ? C’est la question qu’on se pose en arrivant dans les locaux du label Volvox où nous attend Liesa Van der Aa. On s’installe dans un coin tranquille délimité par des plantes et un canapé qui fournira le décor de la session. Pendant qu’on procède à quelques réglages, Liesa nous explique que deux morceaux seront joués en acoustique mais que « My Love » utilisera une boucle préenregistrée, plus en accord avec sa manière habituelle de jouer. Elle nous demande notre avis sur ce point en s’inquiétant que ça revienne à tricher. Tout au long de la rencontre, on la découvre à l’écoute et soucieuse de faire au mieux.
On nous a beaucoup vanté les prouesses scéniques de Liesa Van der Aa, que nous n’avons pas encore eu la chance de découvrir en conditions réelles. Mais dans l’exercice de la session, on en devine déjà quelque chose. On s’étonne qu’elle insuffle à « Lou » une telle vigueur rien qu’en grattant les cordes de son violon. Il se produit une fois encore cette étincelle qu’on vient chercher dans ces rencontres, ce moment où l’on voit naître avec deux fois rien des chansons qu’on a beaucoup écoutées les jours précédents et qu’on commence déjà à s’approprier. Là où l’album est étrange et souvent déroutant, on gardera de la session le souvenir d’un moment de lumière et de douceur, en toute simplicité.
