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publié par arnaud le 10/05/05
Liars
- They Were Wrong So We Drowned
They Were Wrong So We Drowned

Claustro

Difficile tâche que de chercher à décrire le dernier album en date des Liars, groupe à part qui brouille les pistes en refusant les étiquettes. A la sortie de leur premier long format en 2002, ils sont bien vite rangés par une partie de la critique aux côtés des Strokes, des Radio 4 et de toute la vague new-yorkaise qui recycle plus qu’elle n’invente. Du coup Angus Andrew et sa bande semblent enfin tenir leur revanche avec un disque inclassable et polémique (dans l’entourage du groupe on a même parlé de suicide commercial !). En effet They Were Wrong So We Drowned prend à contre-pied la vague new rock, revival 80’s, en lorgnant dangereusement vers une musique plus oppressante, à la frontière de l’indus, du garage rock et de l’experimental : un album opaque et claustrophobe.

Glacial

Dès le premier titre, Broken Witch, on oublie le confort, tout relatif, du premier album du trio : boucles synthétiques en guise de basse, rythmique syncopée qui s’arrête, repart à toute vitesse, et puis cette guitare acérée qui introduit un chant monotone, glacial, désabusé à en faire froid dans le dos. Premier titre, premiers frissons, et surtout le danger : rien à quoi se raccrocher puisque le disque embraye sur un morceau instrumental répétitif qui perpétue cette ambiance noire. « Blood », « Die », « Shoot », les mots glânés au gré des compositions sont clairs, l’ambiance est malsaine tout au long de ce disque. Un titre comme Read The Book That Wrote Itself (titre ésotérique à souhait) en est l’illustration même, tant l’atmosphère y est glaciale. On pense aux débuts chaotiques de Sonic Youth pour le son, mais aussi à Bauhaus ou Einstürzende Neubauten pour le côté glauque (Einstürzende Neubauten dont le groupe a détourné le logo pour la pochette du single There’s Always Room On The Broom, allant même jusqu’à demander à Blixa Bargeld lui-même d’en dessiner les illustrations !), voir « Take the cauldron and get down », une véritable incantation qu’Angus psalmodie sur We Fenced Other Houses With Bones Of Our Own morceau-transe morbide au groove sale.

Possédé

Les Liars n’hésitent pas à utiliser l’électronique sur They Don’t Want Your Corn, They Want Your Kids pour souiller encore plus leur musique, lui donner un côté épileptique et possédé. Ceci est un disque exigeant et sous influences... lesquelles... on ne saurait dire si les membres du groupe ont vendu leurs âmes aux substances illicites ou au Malin... Terriblement angoissant, tellement dérangeant, impossible d’en sortir indemne...

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publié par le 10/05/05
Informations

Sortie : 2004
Label : Mute

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