Ou ... au fait, vous a-t-on seulement parlé de l’Australie ?
Bien qu’on ait été très discret sur le sujet, objectivité journalistique oblige, on doit vous avouer qu’au cargo on a un petit faible pour l’équipe d’Australie dans cette coupe du monde. Il faut dire, et on ne l’a sans doute pas assez souligné, qu’ils réussissent l’exploit de s’extirper du groupe du Brésil et de la Croatie pour atteindre les 8e de finale alors qu’ils font partie des toutes toutes petites nations du football. Et si vous ne vous êtes rendu compte de rien, si nos visages ont su rester de marbre, c’est bien sûr par pur professionnalisme comme je le précisais plus haut, mais aussi une conséquence du choc et de notre incrédulité … eh oui, comment réagir face à l’inimaginable ?
Mais pourquoi, nous direz-vous, une telle mise au point aujourd’hui ? Tout simplement parce qu’aujourd’hui les choses risquent de changer quelque peu alors que va se tenir à 17 heures un Italie - Australie d’anthologie. Autant donc faire notre coming out dès maintenant, autant nous livrer à la surprise générale, autant tout avouer ! Oui, nous aimons l’Australie, oui nous allons avoir du mal à tenir notre objectivité (pourtant désormais légendaire) sur une journée entière, oui, le stress s’installant petit à petit nous allons avoir du mal à effectuer même les plus petites taches travaillistiques, oui nous n’allons sans doute pas réussir à contrôler les débordements inévitables induits par une telle rencontre (évitons simplement de courir nus dans le hall de la cantine ce midi, cela vaudrait mieux …), oui, trois fois oui, il y a de grandes chances pour que l’on perde nos moyens !
Mais imaginez aussi, cette heure de souffrance extrême (de 17 à 18 heures) à cliquer en continue sur le bouton "refresh" du navigateur judicieusement calé sur le site de BBC Sport et l’angoisse d’un trop grand écart de buts pour les italiens à la fin de la première mi-temps alors qu’on n’est même pas là pour consoler les Socceroos de notre présence. Imaginez encore la ruée à 18 heures vers le bistrot le plus proche, la bave aux lèvres, pour nous planter devant l’écran salvateur. Imaginez enfin l’état de nos ongles à l’approche de la fatidique 80e minute du match, l’Australie sans doute menée de deux buts qui revient dans le jeu comme elle sait si bien le faire en fin de match par un, deux puis trois buts (le dernier, un mauvais pointu dans un cafouillage monstre à la 93e minute de jeu) … rien qu’à l’imaginer, on en a des palpitations … faut dire qu’on sort d’un Portugal - Pays-bas pas piqué des hannetons, 9-9 score final … il s’agit du nombre de joueurs restant par équipe vous vous en doutez, que de tension !
Une journée de fébrilité donc, proche de celle passée en novembre 1994 avant de voir Ride sur scène pour la première fois à Nantes après quatre ans d’admiration béate … la délivrance se présentant dès l’entame du match sur un corner superbement tiré par Andy Bell et repris de volée par Mark Gardener : Seagull dans toute sa splendeur engendrant une plénitude, un soulagement parcourant en longueur les gradins … le métier de supporter n’est décidément pas de tout repos …
C’était Goob en direct de son pré-sommeil, encore une nuit difficile en prévision … pour le cargo !
Et pendant ce temps là la France s’est finalement qualifiée pour les 8e de finale … allez, yay !
moi j’dis qu’ils ont leur chance...