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publié par octane le 19/12/01
Le seigneur des anneaux : la communauté de l'anneau - Peter Jackson
Peter Jackson

au rabais

entendu à la sortie du mk2 : "vraiment super bien fait !". entendu cent mètres plus bas : "franchement tu as du mal à y croire, dès le début..." alors pour trancher une bonne fois pour toutes ce petit débat, on dira que film est assez bien fait, dans la mesure où à aucun moment le micro n’apparaît dans le cadre. Ça paraît infime comme détail, mais c’est important car d’aucuns, esprits chagrins, prétendent que cette trilogie a été tournée au rabais : 130 millions de dollars pour trois films, soit un tournage d’un an en une fois. ceci dit, c’est vrai que ce budget est loin d’être excessif au regard du résultat, peter jackson surclasse du premier coup très largement lucas. gans est hors course, avec ses glissades dans la boue montrées au ralenti.

documentaire-hommage

le scénario n’est cependant pas de jackson, il est de john ronald reuel tolkien. ce dernier, après avoir été traducteur de la bible (il maîtrisait plus d’une quinzaine de langues, vivantes ou mortes, et en inventa le même nombre), a vendu à peu près de 140 millions de livres - mais pas de son vivant puisqu’il est mort en 73 et que c’est à son fils que l’on doit sa publication. et aura fédéré avec cette œuvre les amateurs d’heroic fantasy, l’autre pilier du genre étant conan le barbare, de robert e. howard, porté à l’écran avec schwartzy en 82 par john milius. peter jackson n’était pas forcément, au départ, le mieux placé pour adapter ce pavé. on se souvient d’avoir connu nos premiers fou rires gore sur bad taste (87, un film qui coûta le prix d’une boule de ficelle), renouvelés en 92 avec brain dead. en 96 il tourne un documentaire-hommage au génial cinéaste néo-zélandais colin mckenzie (forgotten silver), tombé depuis trop longtemps dans l’oubli : il avait pourtant fait un film parlant dès 1908, et introduit la couleur dans son art en 1911. le problème est qu’aussi génial qu’il fut il reste fictif.

chef-d’oeuvre annoncé

tout ça, c’est de l’humour, or l’humour dans l’anneau, à l’exception d’une subtile référence au lancer de nain, il n’y en a pratiquement pas. et pourtant, c’est efficace. bien sûr le battage médiatique est lourd, la compétition avec harry potter donne l’impression que la marchandise ne vaut que son poids de spectateurs, mais il faudra reconnaître que jackson plait à la critique chez nous. les salles sont pleines qui plus est, ce qui ne gâte rien. ce succès annoncé, le cargo ne le rabaissera pas. c’est beau, c’est grand, c’est tendre, c’est bien raconté. Ça dure trois heures quand on a l’impression d’être resté une heure dans la salle. pas de trop grosses ficelles, peu de distance par rapport à l’œuvre (pas assez disent certains...), pas de superflu. bref, la communauté de l’anneau est le chef-d’œuvre annoncé, et de manière évidente la super production de l’année.

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publié par le 19/12/01