Ceci n’est pas un EP...
...Ceci est une prise de pouvoir, arrêtez de chercher la reine : Where is the queen ?, le cru 2013 du Prince Miiaou avait certes le rock’n’roll bien envoyé, tight et catchy en diable, et le pedigree d’un gros producteur, le genre capable de mettre de l’ordre dans le bordel million d’idées qui passe dans la tête d’un Prince Miaaou mais nous on l’aimait imparfaite, on aimait aussi que ce soit bricolo. Alors il nous manquait un petit quelque chose, quelque chose d’unique au Prince Miiaou, ce qui fait que c’est toujours un plaisir de la voir en live et de réécouter les maintenant presque vieux premiers enregistrements.
Triptyque d’hiver, c’est comme les power rangers
ou toute autre série avec des mecs en combinaisons de toutes les couleurs : à un moment y a un gros monstre qui apparait (on va l’appeler normalité) et tous nos héros montent dans des véhicules balaises mais pas assez pour tuer le méchant, alors ils fusionnent tous et lui envoie une méga-tatane dans le pif et BIM BAM BOUM !!! victoire, bonheur et plénitude.
Les 3 titres de Triptyque d’hiver c’est exactement ça : BIM BAM BOUM !!! victoire, bonheur et plénitude... ouais ou plus exactement la synthèse de tout ce qu’on a pu aimer dans le Prince Miiaou, que ce soit la flûte, les paroles troublantes en français, le sens de la mélodie, tous ces sons qui n’ont pas le droit de rester normaux, les guitares triturées au pitchshifter qui leur donne ce côté métallique, à la limite du faux, étrangement à leur place sur une mélodie orientalisante, les voix démultipliées qui s’harmonisent, se répondent ou encore les synthés bien travaillés qui ne sonnent jamais comme un son générique des années 80, comme tant d’autres nous font subir en ce moment. Il se passe toujours quelque chose d’excitant, de frais, de pas comme les autres.
Le tout avec une production bien léchée, dans la droite lignée de Where is the queen ?, qui laisse toute la place à la très belle voix de Maud-Elisa tout en permettant de profiter de tout le maelstrom créatif qu’elle construit autour.
La plus douce des drogues dures
Du début à la fin cet EP c’est une merveille, rien à changer, rien à critiquer (et vous le savez peut être, le pinaillage c’est un peu mon passe-temps de prédilection...). A part qu’on en voudrait plus mais en attendant, on active la fonction loop, deux ou trois fois, au minimum, jusqu’à que l’envie de Prince Miiaou arrête de nous titiller.. jusqu’à la prochaine fois.