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publié par gab le 13/06/06
Le pendule de Foucault

ou l’art de la chute à l’italienne

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C’est beau un italien qui tombe ...
C’est souple, ça rebondit.
C’est encore mieux au ralenti, on peut alors savourer pleinement ce mouvement pendulaire si caractéristique, on peut même l’étudier en vue de le réussir soi-même un jour ...

Car ils s’entraînent, ce n’est pas possible autrement. Il ne faut pas croire, c’est très dur à effectuer ce petit coup de rein qui, alors que le corps touche le sol, propulse le buste du joueur en hauteur, bras en l’air. Au ralenti, on revit presque la scène légendaire du film Platoon quand l’hélico décolle parce que le méchant il a dit que le gentil il était mort alors que c’était pas vrai et le voici qui se fait caresser le poil par les balles ennemies, les bras au ciel tellement c’est pas juste ... mais le joueur italien, il n’a pas fini lui, Platoon c’est de la gnognotte. Le squadra-azzurré repart de plus belle sur un roulement arrière piqué avec grab ... notons au passage qu’à l’instar du snowboarder au moment crucial de la redescente vers le half-pipe à 10 mètres du sol obtenant plus de points lorsqu’il attrape sa planche d’une main (avec cette petite flexion des jambes en forme de salut, si vous voyez ce que je veux dire), le footballeur, lui, saisit sa cheville en enclenchant la roulade arrière qu’il enchaîne d’ailleurs avec une fin de roulade avant (le fameux mouvement pendulaire), les points supplémentaires étant surtout attribués en fonction de la qualité de la grimace, de l’expressivité dans la douleur.

En résumé, on n’y croit pas une seconde, c’est un peu comme Cali remerciant son public sur la dernière chanson de son concert (vu à la télé je ne sais plus trop quand) en posant une main sur coeur et en le tapotant doucement en signe d’affection puis en tendant son bras vers le public pour montrer comme il est touché, comme cette soirée est unique et restera à jamais gravée dans sa mémoire. C’est beau à chialer et si ça se trouve quand on est dans le public ça marche mais quand on est avachi sur son canapé et qu’on tombe là-dessus en zappant pendant la pub de Jean-Pierre Foucault (ou qu’on lève le nez de son livre, à Foucault, ça marche aussi), ça fait plutôt rigoler.

On n’y croit pas une seconde disais-je mais rien que le fait de voir cette parade prendre place sous nos yeux éberlués réchauffe le coeur en ces temps de sincérité Zizesque et de droiture Henrienne. Le foot manque désespérément d’arnaqueurs charismatiques de nos jours pour que l’ambiance soit chaude comme la braise et le plaisir des sens au rendez-vous. Fini le temps où Maradonna signait du poing ou Cantona savatait ses propres supporters.

Maintenant je vous l’accorde, l’italien cherchant la faute, dans le genre cliché c’est un peu facile ... mais il faut bien de temps à autres saluer la performance surtout si comme hier soir elle n’a même pas lieu dans la surface de réparation mais en plein milieu du terrain et est donc exécutée uniquement pour la beauté du geste.

Et quel geste !

C’était Goob [hier soir] en direct de son canapé à une heure indue alors qu’il y a école demain (pfff) ... pour le cargo !

Fait marquant de la journée : la victoire 3-1 de l’Australie sur le Japon, yeah !!!

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