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publié par Nikola Kesic le 18/03/13
Le Monde fantastique d'Oz - Sam Raimi
Sam Raimi

Voici que débarque sur nos écrans Le Monde fantastique d’Oz de Sam Raimi. Réalisateur mythique pour la (donc ma) génération VHS, auteur du démentiel Evil Dead et de sa suite Tex Averiesque, Evil Dead 2 (je laisse de côté le 3ème volet, raté malgré une touchante intention de réinventer le concept). Sam Raimi donc qui après s’être concentré pendant une décennie sur la trilogie Spiderman, et avoir su crédibiliser l’univers comic book au cinéma avant toute la vague Marvel, décide de tourner la page. Voire les pages. Celle bien gore du Necronomicon, le livre des morts de sa trilogie horrifique. Ainsi que la page pleine d’actions trépidantes de son héros de BD tisse partout. Et nous voici face à une nouvelle page, celle d’un conte merveilleux, sorti tout droit d’un conte de fées, s’inspirant d’un ouvrage et d’un film bien connus mais nous en offrant les origines fantasmées par un réalisateur en quête de renouveau. Et le résultat est tout simplement catastrophique.

Car malgré un début assez original (en 4/3 et noir et blanc), le film bascule assez rapidement (et naïvement pour ne pas dire niaisement) dans le merveilleux. Merveilleux… Si vous aimez les décors façon Tim Burton raté (le remake de la planète des Singes, Alice aux pays des Merveilles) vous allez être servi. La réalisation passe constamment de plans serrés sur un plateau de tournage à des plans larges sur des décors en images de synthèse, le tout ne s’intégrant jamais vraiment. Une réalisation sans réel dynamisme ni inventivité, le comble pour l’auteur des films cités précédemment. Tout est plat, l’histoire est linéaire au possible, les personnages n’ont aucune profondeur, tout comme la 3D d’ailleurs qui se fait vite oublier tant elle est anecdotique. Plat je vous dis. Seuls quelques petits clins d’œil aux fans pourront vous sortir de l’ennui, voire la gêne, dans lequel vous aurez plongé en pénétrant dans ce monde fantastique…ment raté. Comme la naissance de la sorcière par exemple.

Mais ce qui est finalement le plus troublant quand on s’y attarde un peu, ce sont les similitudes entre ce film et le fameux 3ème volet de sa série Evil Dead. Comme si le réalisateur avait voulu raconter différemment ce qu’il n’avait pas réussi à accoucher à l’époque, dû à un budget trop serré notamment. Car que racontait Evil Dead 3 finalement ? Un homme happé par une tornade passe dans une autre dimension, et par un quiproquo est accueilli comme le messie d’une vieille prédiction l’annonçant comme le sauveur du palais et de son peuple, assaillis par un sorcier et son armée maléfique. Ce héros malgré lui va finalement se révéler à travers les épreuves qu’il va traverser, sauver la princesse et devenir le roi tant attendu. Eh ben Sammy tu nous l’as fait un peu à l’envers ici hein ??!! Si le grand public passera à côté de l’évidence (trouvez quelqu’un qui a vu ce 3ème Evil Dead...), le fan de la première heure risque d’avoir un goût amer dans la bouche en voyant le réalisateur refaire un de ses films précédent au profit d’une préquelle d’un film ancien probablement remaké dans le 2ème volet. Ou quand Hollywood continue sans cesse de recycler sous des faux airs novateurs.

Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités disait Benjamin Parker dans Spiderman. Puisque Sam Raimi avait tous les pouvoirs artistiques, il est donc responsable de ce terrible fiasco. Le Monde fantastique d’Oz ou quand le réal de la trilogie Evil Dead délaisse les films d’horreur pour faire un film horrible.

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publié par le 18/03/13