Un père maléfique qui finira par retrouver le droit chemin, un jeune héros courageux dont l’impatience et la violence des sentiments pourrait causer la perte au bout de sa quête initiatique pour restaurer la liberté, une figure fémine décidée qui mène la rebellion et une créature attachante mais ridicule. Non, ce n’est pas le synopsis d’un épisode de star wars mais bien celui du fil de la vie, un film de marionnettes, quelque chose de plutôt rare au cinéma, voyons donc comment s’en sort Anders Ronnow-Klarlund (jeune réalisateur danois du sympathique mais vite oublié Obsessed à mi-chemin entre le thriller et l’horreur pure ).
Du bois dont on fait les héros
Disons le tout de suite les éclairages sont beaux, la composition des plans bien léchée, l’image de synthèse a fait d’énormes progrès mais personnellement je trouve que le fil de la vie est une réussite esthétique d’un autre niveau qu’un shrek 2 par exemple, malgré quelques plans un peu kitsch, quelques décors mal fichus qu’on mettra sur le compte des impératifs de tournage. Mais les vraies stars du film se sont les marionnettes, très belles pour la plupart et tellement expressives que le manque de subtilité du doublage anglais s’en ressent encore plus cruellement et m’aurait fait préféré du muet.
Un scénario léger mais un univers inspirant
Plus que le scénario, une intrigue politique star wars-esque transposée sur le mode du conte, c’est l’univers qui est vraiment intéressant de part son idée maîtresse (les fils qui servent aux marionnettistes existent dans le monde et leur donnent vie littéralement) et ce qui va autour mais aussi à cause d’une certaine dureté, un côté un peu morbide qu’on retrouve dans l’esthétique.
Entre message politique et conte
En fait le problème (et l’intérêt en un sens) du fil de la vie est qu’il est coincé entre le film plutôt destiné aux enfants (simplicité de l’histoire, doublage) et un film plus adulte (message politique, génocide, mutilations, esclavage) et qu’au final il ne satisfait pas vraiment les deux avec en plus un niveau de réalisation dont on sent parfois que le temps et/ou l’argent a manqué
Malgré la simplicité de son intrigue et quelques ratés dans la réalisation, la beauté des marionnettes et l’ambiance qui s’en dégage mérite qu’on s’intéresse à ce film, pour cette toute petite étincelle de génie, cette idée qu’on avait chacun au dessus de sa tête les fils qui nous maintiennent et nous retiennent, tous fragiles, tous exposés.