Deux soirs de suite Orelsan joue à domicile. Evidemment on se demande si on a le droit d’utiliser cette expression éculée et très certainement utilisée par beaucoup de médias pour parler de ces deux concerts au Zénith de Caen, la ville natale du chanteur. En attendant de trouver la réponse à cette épineuse question nous pouvons partager quelques impressions du concert du 26 octobre dans un Zénith plein à craquer.
La soirée commence avec des amis d’Orelsan, les caennais de 3pour100 qui tiennent la scène devant un public venu pour la star de la soirée, un exercice pas évident qu’ils réussissent haut la main !
Orelsan arrive sur scène, la salle est encore totalement allumée. On commence la soirée avec “Jour meilleur” que le public reprend en chœur. Les lumières de la salle sont toujours allumées pour “Défaite de famille”. Le décor de la scène est cachée derrière de grande teinture noire. C’est un début de concert inhabituel, presque intimiste dans une salle aussi grande et impersonnelle qu’un Zénith.
C’est au troisième morceau que la scène se dévoile, impressionnante. Une scène centrale pour se retrouver au milieu du public, une grande scène avec écran géant où l’on verra aussi bien des images de synthèse d’un futur imaginaires que l’image d’Orelsan quand il est allongé au sol et qu’il apparaît à l’écran dans la position allongée avec un effet donnant l’impression qu’il tombe. Une image impressionnante.
Il faut bien dire que le public caennais est, hélas, réputé pour être assez froid et c’est hélas confirmé malgré l’engouement général autour de ce concert (archi-complet, file d’attente depuis des heures, excitation avant concert...), l’ambiance dans la salle est un peu décevante. Au point qu’Orelsan s’interrompt pendant le titre "Basique" qui généralement enflamme les foules à chaque concert, pour interpeller le public en disant "bah alors, Caen, vous n’êtes pas au niveau ce soir, vous n’avez pas les bases...On dirait Malherbe, la ligue 2. Mais je crois comme pour Malherbe que vous pouvez remonter.) Il reprend “Basique” et il faut bien avouer que cette fois ci il a réussi à faire monter d’un cran l’ambiance du concert. Il faut dire qu’Orelsan est plus que généreux sur scène, il y a toujours beaucoup d’échanges et d’interactions avec son public et on ressent une énergie communicatrice qui ne le quitte pas jusqu’à la fin du concert. Il est partout, à chaque coin de scène, sautant, dansant et interpellant le public. Mais surtout il n’est pas seule, son équipe, sa team fait corps avec lui et on sent une complicité sur scène avec Phazz, Skread, Eddie Purple et Ablaye. Malgré les années, les albums et les tournées on sent un vrai plaisir chez Orelsan à continuer de jouer sur scène. Il organise même une partie de Street Fighter pour deux jeunes enfants sur écran géant avec son propre avatar. Un moment plus que sympa !
Et même si la setlist nous a paru quelque peu décousue, cela ne gâche jamais le plaisir que l’on a eu toute la soirée. Orelsan n’hésite pas à parler aux adolescents, qui sont plus que nombreux dans son public, même pour aborder des sujets sérieux voire grave comme la Santé mentale des jeunes avec le très beau “Note pour trop tard” qu’il joue dans un décor suspendu au dessus de la scène et qui représente une chambre d’ado !
Il faut aussi noter qu’avec les deux saisons de “Ne le montre jamais à personne”, nous avons une autre image d’Orelsan, une impression de connaître l’artiste presque intimement , cela créée une connivence. Nous avons d’ailleurs reconnu ses parents pas très loin de nous dans la salle.
Avec presque deux heures de concerts dont deux généreux rappels on ressort regonflé à bloc avec l’envie que le concert continue toute la nuit. Lors de la dernière chanson un générique défile derrière Orelsan sur l’écran géant pour remercier tous ceux qui ont permis à cette tournée d’exister. Une autre preuve si il en fallait de la générosité de l’artiste.
Ce soir là, Orelsan à joué à domicile et nous étions nombreux à voir eu la chance de partager ce moment avec lui.
Un très très grand merci à Astérios et en particulier à Manon.