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publié par Mickaël Adamadorassy le 03/05/06
Landscape
- One
One

Il y a quelque chose d’assez tragique chez moi, en tant que chroniqueur : plus un disque est bon, plus je vais avoir du mal à en parler, tellement j’aurais l’impression que mes mots ne seront pas à la hauteur de la musique. Et le délai pour écrire la chronique de s’allonger encore et encore.

Alors vous mesurerez surement tout le bien que je pense de Landscape si je vous dis que notre premier contact remonte à mars 2005.

Filiations

Mais en fait je commence mal car mon premier contact avec la musique de landscape remonte à bien plus loin. C’était un soir fin 2004 chez Léo, bassiste de feu les misadventures of (formation qui regroupe aussi Guillaume, compositeur de Landscape et Steffen qui joue sur One ) et producteur avec Guillaume de One justement, sur lequel il fait au passage un excellent travail. A l’époque, il m’a fait écouté ce qu’on appelle les mises à plat, c’est à dire les prises non-mixées et j’avoue que même si on y reconnaissait des éléments qui faisaient l’attrait des misad, j’étais loin d’imaginer que ce matériau brut se transformerait en un album de toute beauté.

Puisqu’on en est à parler des filiations, si One est parrainé en quelque sorte par d’ex misad, il l’est aussi pour moitié par Overhead dont la section rythmique est présente sur le disque. Et tout ce petit monde s’échange allègrement guitares, claviers et basse selon les morceaux. Des musiciens au service de compositions.

Une musique qui s’écrit (après)

Car si l’évocation du post-rock, de paysages sonores est facile pour un groupe qui cite comme influence sigur ros ou mogwai, pour moi One est bien plus qu’un disque de post-rock voir de rock, c’est un travail de composition qui puise autant dans la musique pop au sens large, que dans la musique dite « savante », avec une grande partie de la musique qui prend forme non pas lors des prises mais après et avant. Car One se construit essentiellement autour de la répétition et du minimalisme, de motifs musicaux séquencés, empilés.

beauté intrinsèque

Mais tout ça n’a rien de froid, de systématique car déjà chacun de ses motifs contient une beauté intrinsèque, qu’il s’agisse quelques notes égrénés sur un rhodes ou d’un arpège de guitare. Et surtout il y a les voix qui viennent se poser sur une bonne partie des morceaux, celle de Guillaume touchante dans son registre assez haut (et c’est là qu’on pense un peu à sigur ros que le groupe cite comme influence), celle de Steffen qui est toujours aussi bien depuis les misad, même passée à l’envers (pfiou maintenant un chroniqueur est obligé de passer les morceaux à l’envers pour comprendre les paroles, mais ou va t’on ?)

Et puis surtout on a la surprise d’entendre la « chorale de Landscape » sur That. (Chaque morceau du disque a pour titre un unique mot, et bout à bout ça donne « there must be something we can do against them »)

seconde chance

Je pourrais vous parler des heures de ce disque, de la richesse d’arrangements qu’il renferme, chaque piste mériterait qu’on en dissèque les composantes pour en apprécier la saveur particulière.

Mais je risquerais d’en oublier le principal, c’est de dire que Landscape fait tout simplement une musique belle et touchante, que chaque sonorité, chaque mélodie éveille des émotions différentes, même si globlalement l’ensemble tend vers une impression de sérénité. Il en ressort une atmosphère très zen, très planante avec chaque piste qui ménage un micro-climat, parfois tout en douceur, parfois plus rock.

One est donc une des plus belles réussites de 2005 et Landscape un groupe qu’il est criminel de rater en live tant il arrive à reproduire l’esprit du disque en y injectant une dose d’énergie supplémentaire. Le disque ressort maintenant, vous avez une deuxième chance qu’il ne faut pas louper.

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publié par le 03/05/06