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publié par Mickaël Adamadorassy le 08/02/11
Landscape
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On avait plus trop de nouvelles de Landscape depuis un moment, un concert acoustique par ci, une première partie de Mùm par là, et Guillaume de nous dire à chaque fois qu’il y travaille. Mais en ce début d’année 2011, après pas loin de 3 ans d’attente, nous avons enfin pu écouter le troisième album de Landscape

En famille

Le résultat de tous ces efforts est donc un album éponyme, composé par Guillaume mais toujours avec un peu d’aide de la part de ses amis, même si à ce stade on devrait plutôt parler d’une famille : Steffen (basse, guitares) est là depuis le début et même avant (cf misad), de même que Richard (basse), qui officie aussi dans Overhead. Benoît (guitare, basse) et Antoine (batterie) sont eux issus de Carp, autre signature du label Square Dogs, monté par Guillaume.

Nicolas Leroux (Chant) fait lui aussi partie d’Overhead et a fait une apparition dans le deuxième album de Landscape. Cette fois-ci, avec le coaching de Guillaume, qui est donc le principal compositeur du projet, il assume la plupart des parties de chant.

Le monopole du chant

Un choix plutôt judicieux : j’avais des réserves sur le chant pour l’album précédent, qui alignait les guest stars de talent (syd matters, arman méliès entre autres) mais manquait du coup de cohérence, entre les morceaux, mais parfois aussi entre la performance vocale et la musique sur laquelle elle est censée s’appuyer.

Mais ici dès le premier morceau, If You Wanted, la voix parvient à donner des frissons, elle est totalement en osmose avec la musique. Nicolas possède un très beau timbre de voix, arrive à faire passer beaucoup d’émotions dans son chant et pour rien gâcher il a la tessiture pour aller titiller Radiohead dans les aigus.

Car il s’agit bien d’une des influences qu’on peut sentir dans certaines chansons, dans les atmosphères, dans certains sons de clavier ou intonations de voix. Mais il s’agit plus d’univers qui se rejoignent, de vouloir passer des émotions, des déchirements qui ne seraient pas étrangers à Thom Yorke.

Post Post Rock

Landscape est déjà un projet suffisamment mature pour réussir à s’affranchir des influences et revendiquer son propre style : ce si troisième album semble s’éloigner définitivement du post-rock, s’il parait peut être un peu moins atmosphérique, il n’en garde pas moins l’héritage des albums précédents : il y a encore de longs développements instrumentaux comme le très beau The Hood, dont la mélodie de piano est dans le même esprit "répétitiviste" qui était très présent sur le premier album.

Ça reste d’ailleurs une des forces de Landscape, et peut être le fond de post rock qui lui reste, : être capable sur 4 minutes de construire un développement musical qui prend aux tripes sur une série d’accords plaqués au piano qui boucle. La différence notable est qu’il y a par contre beaucoup moins de guitares, cet album fait vraiment la part belle aux sonorités de clavier.

Et là où il y avait comme une chape de mélancolie qui se déployait avec les guitares, ses claviers apportent une touche beaucoup plus lumineuse, un effet dramatique au sens cinématographique . Ils créent ses grands espaces que le nom même de Landscape évoque et si on prend l’exemple du final, Into The Light, là encore un instrumental, on quitte l’album en douceur avec une sorte de sentiment de plénitude, qui ne doit rien à la drogue et tout au talent de composition et d’arrangeur de Guillaume.

Les claviers prennent le pouvoir

Le rhodes et le piano constituent souvent l’armature des morceaux, ce sont un peu les instruments fétiches de Guillaume, mais un nouveau vocabulaire fait son apparition, aux cordes et cuivres du précédent se sont substituées des sonorités synthétiques, cordes, nappes dans un esprit plutôt vintage, plus mellotron que synthés 80’s.

L’excellent, Free Again, pour moi le gros tube du disque, illustre bien ce travail sur les sonorités : une mélodie très simple de piano, mais c’est fou ce que trois ou quatre notes peuvent vous faire, même si elles reviennent encore et encore. En réponse, juste un son de synthé qu’on a saturé qui joue lui aussi un motif récurent. Dit comme ça, ça parait peu mais ça fait un morceau génial et ça ça laisse admiratif.

Et il est temps ...

de conclure... mais à ce stade, il n’y a pas grand chose de plus à dire, les superlatifs sont en rupture de stock, la subjectivité du chroniqueur manifeste. Il y a bien sûr des morceaux qui touchent moins que d’autres sur cet album mais globalement il fait une très forte impression, de la même manière que le premier était parfait pour les jours gris, pour alimenter sa petite mélancolie personnelle, celui-là sera parfait pour chasser mes nuages et aller chercher des paysages plus lumineux.

Alors il vous reste juste à écouter l’album sur Deezer, c’est gratuit, et puis à l’acheter.

Et puis faites le découvrir à vos amis, et puis écoutez le encore et encore.

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publié par le 08/02/11