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publié par arnaud le 10/02/06
Landing
- Brocade
Brocade

Pop-music

Sur le plutôt réussi Sphere, paru l’an dernier, on percevait encore chez Landing quelques reminescences de pop music... Rien de très classique bien sûr, plutôt quelque chose entre Low et les mélodies spaciales de Yume Bitsu. Marqué par plusieurs départs (dont celui -temporaire-de Dick Baldwin à la basse), le groupe s’est retrouvé à la sortie de l’album précédent réduit à son strict minimum, à savoir le noyeau dur Adrienne et Aaron Snow. Avec l’appui de Calvin Johnson (Halo Benders entre autres et gourou du label d’Olympia, K Records), le couple parviendra à jouer quelques concerts. Mais il faudra attendre le renfort de Peter Baumann, un vieil ami du groupe, pour que Landing se remette au travail.

Expérimentations hypnotiques

Changement voulu ou changement subi ? Le groupe ne préfère pas regarder les choses ainsi et plutôt garder à l’esprit ce qui l’anime depuis ses débuts : le plaisir de jouer. Ainsi le challenge devient l’excuse pour explorer de nouveaux territoires et donner naissance à Brocade, album placé sous le signe de l’expérimentation, jouant la carte hypnotique au maximum. Peu de voix (seulement celle de Aaron en arrière plan et saturée sur How To Be Clean ) et aucun impératif de durée : ici, on laisse le temps aux ambiances de s’installer. Loft donne tout de suite le ton avec une rythmique minimale et une boucle de guitare obsédante. De temps en temps des nappes de synthés viennent mouiller ces rivages rapidement peuplés de diverses lignes superposées de six cordes. On pense au krautrock de Neu ! pour le côté lancinant . Pas question de trouver une fin à tout ça, une fois les nappes accumulées on se contentera seulement de laisser le tout s’évanouir dans un fondu sonore. Même principe pour Yon dans une veine plus ambient cette fois ci et totalement arythmique : les claviers croisent les e-bows pour un final saturé digne de Growing.

Contemplatif et apaisé

Plages contemplatives, patchwork (on retrouve l’allusion au textile du titre de l’album) de sons, Brocade se révèle apaisé et apaisant, en dépit de ses passages plus haletants. Car même au milieu du plus rythmé How To Be Clean, on retrouve les nappes planantes qui traversent le reste du disque, atténuant ainsi l’impression que la chanson n’a rien à faire là. Au contraire, elle agit comme une sorte de respiration naturelle au milieu des étendues languides que constituent Spiral Arms,ses boucles de e-bow et ses éléments électroniques, ou bien encore Music For Three Synthesizers qui referme le disque sur un peu plus de 17 minutes qui n’ont rien à envier à la Music For Airports de Brian Eno.

Si Brocade ne surprend pas, il marque néanmoins une évolution pour Landing, et on se doit de saluer la determination du groupe à vouloir continuer sans cesse de jouer de la musique. Car il faut bien reconnaître que le résultat n’est pas des moins agréables.

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publié par le 10/02/06
Informations

Sortie : 2005
Label : Strange Attractors