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publié par Renaud de Foville le 26/09/22
La Maison Tellier - La Maroquinerie, Paris - 22/09/2022

Même si il n’étaient pas au courant de tous, il y avait plusieurs défis à relever pour ce premier des deux concerts de la Maison Tellier à la Maroquinerie. En effet la veille nous étions à la Philharmonie pour un concert de The Divine Comedy, et nous n’étions pas encore totalement redescendus de ce moment de grâce. Nous avions aussi en souvenir la superbe soirée autour de Neil Young organisée par la famille Tellier et leurs prestigieux amis invités ce soir là. La Maison Tellier venait ce soir là nous présenter leur nouvel album, Atlas, et si l’album avait pris peu à peu sa place en haut dans les disques de cette année 2022, le précédent, Primitifs Modernes, est pour nous une pure merveille que l’on écoute encore régulièrement aujourd’hui, avec une évidence déconcertante. Mais si tous ces défis étaient de taille, nous venions confiants à la Maroquinerie, une salle à taille tout à fait humaine et particulièrement chaleureuse. Et c’est parti pour deux heures de concerts avec un groupe qui nous fait oublier toutes nos questions dès les premières notes et nous démontre une nouvelle fois à quel point la famille Tellier, qui accueille en son sein un nouveau batteur, est capable de nous faire danser, chanter comme de nous toucher, nous émouvoir mais aussi de faire gronder le tonnerre jusqu’à nous laisser sans voix devant leur géniale version de L’amour et la violence, de Sébastien Tellier, très certainement un cousin, avec comme invité de luxe Arman Mélies ! Le groupe à l’air heureux d’être là ce soir, Helmut cabotine juste ce qu’il faut pour chauffer à blanc le public du jeudi (bien mieux que celui du vendredi selon le chanteur... c’est à dire bien mieux que le concert du lendemain !) qui ne demandait que cela. Le public chante sur chaque chanson, tape dans les mains et parle souvent avec le groupe dans une ambiance toujours bon enfant et souvent survoltée, Raoul libérant régulièrement sa guitare pour quelques moments d’énergie pure secondée par la rythmique totalement implacable d’Alphonse et de Jeff ! Et si musicalement le groupe est plus que jamais impressionnant dans la puissance et la justesse, c’est aussi grâce à la trompette de Léopold, qui apporte une véritable singularité à l’univers du groupe, qui les emmène souvent vers d’autres horizons et est capable de nous émouvoir, comme d’amener un grain de folie supplémentaire ! Et si les influences musicales du groupe peuvent nous emmener vers la musique anglo saxonne, mais pas que, les paroles du groupe sont en français, et nous ne répéterons jamais assez que La Maison Tellier par ses mots, sa poésie, sa puissante d’évocation est l’un des grands groupes de chanson française depuis de nombreuses années !

Le concert laisse la part belle au dernier album avec pas moins de 10 morceaux du nouvel album et vient compléter la set list en piochant dans la discographie du groupe. Tout en n’oubliant pas de se faire aussi plaisir, comme nous l’explique Helmut, avec deux reprises. L’apocalyptique et géniale version du Tellier et une version toute personne de Blinding Lights de The Weeknd. Et nous arrivons le temps du concert à oublier le concert de la veille, à profiter du moment présent et du bonheur évident que tous les gens ce soir là partagent. Le défi est relever, haut la main. Reste un bémol et de taille, une frustration, il faut bien le dire. Une frustration tout de même atténuée par un vrai rappel, pas prévu, avec un Prima notte en cadeau. Mais hélas Fin de race, notre morceau fétiche, que nous pouvons écouter en boucle, ne sera hélas pas joué ce soir (alors qu’il avait été un peu sacrifié en étant placé en ouverture du concert du Trianon !).

Mais ne restons pas cette légère fausse note, qui n’en fait pas quand on joue en live. Le concert de ce soir n’a fait que confirmer tout le bien que l’on pense d’un groupe que l’on suit depuis de nombreuses années et qui a pris une ampleur considérable sur scène tout en continuant à nous offrir une discographie des aussi impressionnantes qu’irréprochables.

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