Gros coup de cœur de cette soirée des Femmes s’en mêlent 2021 au Point Éphémère, et de cette fin d’année, La Battue, comme son nom ne l’indique... pas tellement, est un trio qui pratique une musique à la fois planante et très rock. A à la croisée de l’électro, pour l’instrumentation basée uniquement sur des claviers, joués par Ellie et Yurie Hu, installées à droite et à gauche de la scène, et de l’indie rock comme le rappelle la batterie de Bertrand au centre, qui est aussi le frère d’Ellie. A cela s’ajoutent au gré des morceaux des réminiscences de rock progressif dans la complexité de certaines constructions musicales mais aussi des airs de pop orchestrale très anglaise. Un mélange d’influences qui vous tient en permanence en haleine car il amène le groupe très souvent hors des sentiers... battus.
Blague à part la Battue c’est un son et une écriture immédiatement reconnaissable, au pouvoir de séduction immédiat, qui provoque un sentiment de félicité, installe une atmosphère très chaleureuse sur scène avec un groupe souriant, qui vous fait facilement rentrer dans son univers à travers quelques confidences parsemées entres les chansons, expliquant par exemple leur amour pour les chiens, ce qui aide à mieux comprendre leurs pochettes et leurs clips. Et en même temps La Battue vous fait trépigner, est capable de vous emporter haut et loin, quand le batteur enclenche le mode "rock fort" et que tout le groupe le suit pour un final de concert puissant et captivant qui n’a rien à envier à celui d’un groupe de post-rock avec trois guitares et vint-huit amplis. Le chant est assuré la plupart du temps par Ellie et Yurie Hu mais Bertrand ajoute régulièrement sa voix, ce qui donne de belles harmonies.
Si La Battue est un projet assez récent (2018), les trois musiciens qui le composent viennent d’autre formations : Mermonte pour Ellie, YachtClub pour Yurie Hu et Totorro pour Bertrand et ça se sent : aussi bien sur scène comme sur disque, il y a de la maturité, un son bien rodé pour un projet qui n’en est donc qu’à son premier EP (Go Set, Go !, 2021 - Parapente). Sur scène, on s’est fait la réflexion que cela manquait parfois de basses voir d’une basse pour créer du liant avec la batterie, éviter que parfois elle ne soit pas totalement en osmose avec le reste mais apparemment il y a eu quelques soucis techniques sur les sons de basse des claviers. Sur disque, que ce soit la production, l’originalité des compositions, le son, la dynamique apportée par la batterie, les voix, on est totalement bluffés. Et en live aussi en fait parce qu’en plus d’être talentueux, ils ont une façon de communiquer, d’inclure le public qui fait qu’on s’immerge facilement dans leur univers.
