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publié par tairanteuh le 29/12/04
kimya dawson
- hidden vagenda
hidden vagenda

dérision

à croire qu’on a plus grand chose à dire. chez julie doiron, déjà en compagnie des herman düne, ça commençait sur le temps qu’il fait, les chutes de neiges en novembre... chez kimya dawson, toujours en compagnie des herman düne, c’est de l’incessante pluie dont il est question. pourtant s’il y avait une chose à apprécier chez cette délurée, c’étaient bien ses textes. des introspections déroutantes, torturées, mélancoliques qui gênaient de prime abord par leur aspect trop intimiste. puis la pointe de dérision, l’humour bien posé, bien écrit et un grand sourire illuminant son visage agissaient de manière salvatrice. dans le fond, les trois premiers albums solos de kimya dawson étaient de réelles réussites. l’ensemble pêchait surtout par la gaucherie et l’amateurisme instrumental, l’inconsistance de ses mélodies et le côté lassant de ses morceaux. ce qui laissait à penser que la miss ne serait jamais aussi convaincante que bien entourée au sein des amusants moldy peaches ou des fantastiques bundles.

extirper

mais en trois années, kimya a fait des progrès. elle tient enfin seule la guitare, arrive à faire oublier ses faiblesses par sa sincérité et son innocence. au mofo en 2003, elle avait ainsi convaincu plus d’un spectateur. et pour son quatrième album, elle a eu la bonne idée de s’extirper de sa chambre, d’enterrer son 4 pistes et de ne plus oeuvrer dans l’isolement... pas moins d’une vingtaine d’invités sur hidden vagenda. et non des moindres. joe gore, les herman düne, regina spektor, adam green, daniel johnston, jeffrey lewis, anders griffen, jack lewis, toby goodshank, un third eye blind ou encore la vedette américaine vanessa carlton (!). un véritable disque d’amis donc.

démente

et l’ensemble tient enfin la route. toujours sur le même ton enfantin, innocent, naïf, les compositions de kimya dawson recèlent quelques perles d’ironie et de douceur bien tournées qui font immédiatement tilt. plus aéré, mieux construit que ses prédécesseurs, hidden vagenda est donc son travail le plus abouti à ce jour. pas parfait pour autant... son approche politique enfonce des portes ouvertes sur “anthrax (power ballad version)” ou “viva la persistence”, et fait préférer la demoiselle quand elle est plus personnelle. des écarts un peu gauches comparés à la finesse de certains titres : ce bouleversant “it’s been raining” (qui traite en réalité du deuil), le groovy “blue like nevermind”, le délicat “singing machine” ou le chaleureux “i will never forget” qui convoque une démente chorale. une réussite qui laisse augurer de belles choses pour la suite.

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publié par le 29/12/04
Informations

Sortie : 2004
Label : k records