Ce n’est jamais facile d’ouvrir un festival en plein milieu d’après-midi, surtout que pour cette édition 2016 de Rock en Seine la canicule s’est invitée au programme... C’est donc en grillant gentiment qu’on découvre la musique du texan Kevin Morby (guitare et chant), accompagné d’une seconde guitare (Meg Duffy) et d’un basse-batterie. Si sur disque la musique de Kevin est plutôt éclectique dans les genres comme dans l’instrumentation, pour ce live il a choisir de la jouer cohérente, en mode indie-rock aux sonorités totalement fenderiennes.

Et avouons-le le voir faire des choses à sa magnifique Jaguar rouge était une de nos motivations pour arriver tôt en ce dernier jour de Rock en Seine où on commence à sentir la fatigue et les kilomètres. On est pas déçu dans ce domaine, les deux guitaristes maîtrisent très bien le son cristallin typique de leur instrument et de tout un pan de l’indie comme du classic rock US. C’est joli, mélodieux, de temps en temps ça s’emballe légèrement pour balancer quelques digressions instrumentales ou un petit riff des familles.

Malheureusement on a beau aimer le son clair, plus le set avance et plus on se dit que c’est dommage qu’ils aient oublié les pédales de distorsion, pas forcément pour envoyer du Nirvana mais pour un peu plus d’impact et de relief dans le set. Ce qui est d’autant plus regrettable que sur son dernier disque, Singing Saw, il y a tout ça, une variété de sonorités, d’approches tantôt folk, tantôt country, tantôt pop, le tout envoyé tranquillement mais avec beaucoup de maîtrise vocale et le sens des nuances et des arrangements.

On a donc l’impression de n’avoir droit qu’à une petite facette de tout ce talent, le sentiment que même les musiciens peinent à rentrer dans le concert sous ce soleil de plomb. Difficile de dire si c’est l’horaire ou simplement la difficulté à retranscrire les subtilités du disque avec un quatuor rock mais on lui laissera le bénéfice du doute et une deuxième chance le 11 novembre prochain au Trabendo.