accueil > photos > concerts > Kazu

publié par Mickaël Adamadorassy le 02/01/20
Kazu - Les Étoiles, Paris - 22/11/2019

On a un peu hésité à aller voir Kazu, la chanteuse de Blonde Redhead en concert aux Étoiles. C’est que Adult Baby, son premier album solo est un disque pas si évident d’accès. Pointu. Introspectif. Complexe dans sa genèse où interviennent aussi bien l’histoire personnelle de Kazu, son parcours dans Blonde Redhead que le piano de Ryuichi Sakamoto ou la batterie de Greg Saunier (Deerhoof). Tout cela mélangé, séquencé pour former un tout extrêmement cohérent dans les ambiances traversées, le vocabulaire musical. La production est le plus souvent minimaliste, très électronique, basée sur des séquences répétitives, des boucles de voix. Kazu se place résolument sur le terrain de l’expérimental même si la voix et parfois la façon d’arranger les cordes rappellent un peu Blonde Redhead.

On se demandait comment un tel projet, pour beaucoup basé sur un travail de studio, pouvait être transposé en live, on redoutait d’assister à un concert électro avec un maximum de playback et juste la voix en live. Et en fait pas du tout !

Kazu a réuni autour d’elle une formation réduite de musiciens "multi-fonctions" très très talentueux : Darian Thomas ( claviers et au violon) et Sam Evian (claviers) se chargent de traduire en live les arrangements du disque et ils s’en sortent déjà très bien à eux deux mais le résultat devient vraiment captivant quand vous rajoutez le batteur Ian Chang (derrière les fûts dans Son Lux aussi) dont le jeu impressionne autant par le visuel que la part la prestation, énergique, précise, subtile alors que le les parties du disque sont loin d’être simples. Et tout d’un coup un disque expérimental, plutôt cérébral devient une expérience live très instinctive, l’émotion, la sensibilité, la fragilité se révèlent pleinement, grâce à ces musiciens au top, même si ce n’est clairement pas le truc de Kazu d’être en avant, dans la lumière, pour ce projet en tout cas. Mais le fait de la voir devant soi compte, et tant pis si les trois-quarts du temps on ne la voit pas, cachée par un éclairage très contrasté qui alterne entre bleu profond, rouge agressif et violet.

Le concert est forcément un peu court avec un seul album à jouer, même si les versions live étirent un peu les chansons mais il est intense, surprenant et on y prend un plaisir inattendu, l’électro expérimentale sur le papier c’était doublement piégeux, dans les faits Kazu et ses musiciens s’en sortent avec classe et donnent vraiment une seconde vie aux morceaux du disque.

Partager :