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publié par tairanteuh le 07/10/03
julie doiron
- broken girl
broken girl

parterre

jagjaguwar a eu la fabuleuse idée de rééditer en 2003 une perle d’indie folk datant de 1996. sobrement intitulé broken girl, l’album était paru sur une petite structure naissante, sappy records, à un tirage très limité : 1.000 exemplaires vinyl seulement, très vite épuisés. cette réédition est distribuée par secretly canadian soit deux mots qui conviennent parfaitement à la protagoniste dissimulée ici derrière le pseudonyme de broken girl. confidentielle, julie doiron a pris part à une dizaine d’albums depuis 1990. et quels albums... remarquée comme chanteuse et bassiste chez eric’s trip, une formation canadienne d’indie folk à tendances noisy et psychédélique (ce qu’un parterre de critiques aime qualifier de dream pop outre-atlantique), son talent se confirme quelques années plus tard lorsque que paraît, en 1997 et chez sub pop, le fantastique loneliest in the morning enregistré en compagnie de musiciens brillants (dont howe gelb de giant sand). julie doiron n’est plus seulement chanteuse à la voix fragile et sensible. plus seulement une interprète mais une songwriter habitée, de celles qui provoquent le frisson au premier mot posé.

brouillon

avant ce troublant recueil, julie doiron en aura sorti un autre à l’effet non moindre. broken girl se pose comme un disque de chambre et comporte toute l’intimité que cela suppose. aucun artifice, julie doiron a enregistré l’ensemble des morceaux dans une parfaite solitude sur un matériel rudimentaire. l’album a ainsi le charme de la simplicité et de la pureté. l’ensemble est très personnel, julie doiron se livre sans trop y penser, enregistre les morceaux comme ils viennent. certainement pour elle une manière de rebondir à la séparation toute fraiche à l’époque de sa première formation, eric’s trip. et si cette collection brute est loin d’égaler le travaillé loneliest in the morning, elle se pose comme un brouillon aux charmes évidents. mais ce qualificatif de brouillon ne convient pas totalement à broken girl à l’écoute de joyaux comme "happy lucky girl", "so low", "dance music". comme chez shannon wright, howe gelb, chan marchall, hayden ou lisa germano (et la liste est intarissable...), la mélancolie légère de julie doiron nous subjugue et nous transporte.

totaux

cette réédition s’achève en incluant deux 7’’ épuisés eux aussi : dog love part 2 (1993) et nora (1995). soit 7 titres supplémentaires qui ne dépareillent pas l’album original et font se prolonger le frisson durant de précieuses et éternelles minutes. si la miss vous est étrangère (un cas courant, ses 5 albums ne se sont vendus qu’à 25.000 exemplaires en totaux cumulés...), l’écoute de broken girl peut être une bonne préparation pour aborder facilement une discographie exemplaire.

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publié par le 07/10/03
Informations

Sortie : 2003
Label : jagjaguwar