Ride aurait-il suivi les conseils avisés de Nicolas Sarkozy à François Fillon sur l’occupation de la scène médiatique. Deux nouveaux morceaux à écouter en ligne en deux jours, après 20 ans d’absence ça fait un choc. A moins que le deuxième, "Home is a feeling", ne soit une tentative désespérée de masquer les emplois fictifs du premier. On ne peut pas dire en effet que l’accueil de "Charm assault" mardi dernier ait été dithyrambique, loin de là. Alors le cinquième album de Ride, un nouvel espoir ?
Et par où commencer ? On a beau être contre les reformations, celle de Ride en 2015 nous a autant surpris qu’enthousiasmés. On ne se refait pas, Ride reste Ride. Deuxième surprise un an plus tard quand on découvre que de nouveaux morceaux sont joués en concert. On craque même immédiatement sur "Untitled new song #3" et son gimmick signé Andy Bell. Le nouvel espoir est bel et bien là.
Il y aura donc un nouvel album. Excellent. Craintes. Espoirs. Indifférence. Patience. Et ça y est, on y est, mardi 21 février 2017, "Charm assault" est dévoilé sur toutes les plateformes internet et …
Ride - Charm assault
... ben c’est bof bof à la première écoute. Certes on n’attendait pas une resucée des premiers EPs ou de Nowhere mais bon. En même temps la logique est là, on est dans la continuité de leur quatrième album Tarantula, ils reprennent où ils nous ont laissé en 1996, avec des refrains survitaminés qui avaient fait passer la pilule de leur séparation (il était clairement temps qu’ils passent à autre chose). Ce n’est pas le point de renouveau que j’aurais choisi mais il y a une certaine logique. Et pourtant ça commençait plutôt pas si mal avec des couplets eighties qui faisaient fortement penser aux australiens de Red riders. On était prêt à les accompagner dans cette direction. Et puis arrive le refrain et tout est à recommencer.
Quelques écoutes plus loin, le morceau est indéniablement efficace et tient tout de même la route. Il y a même un sympathique interlude musical en fin de morceau. Bref, l’espoir renaît quelque peu, sur les bords.
Est-ce les commentaires négatifs sur facebook ? Est-ce un plan stratégique d’occupation de terrain ? Toujours est-il que deux jours plus tard, Ride révèle un deuxième morceau, "Home is a feeling", bien plus conforme à l’idée shoegazeuse qu’on peut avoir du groupe.
Ride - Home is a feeling
Et là vous allez dire qu’on ne sait pas ce qu’on veut mais il manque encore quelque chose. C’est planant, il y a le chant aérien, c’est shoegaze indéniablement mais ce n’est pas vraiment Ride. En même temps ce n’est pas bien grave. Demande-t-on aux nouveaux albums des Pixies de nous faire vibrer autant qu’au bon vieux temps ? Pas vraiment. L’espoir ne serait-il pas dans le plaisir de les retrouver à nouveau là, tant d’années après pour une bonne bouffe, tranquille, détendu, rosé/barbecue. En février il fait un peu frisquet mais bon ...
Maintenant pour ceux qui veulent vibrer une dernière fois avant de se faire poser leur pacemaker, on ne peut que leur conseiller fortement cette captation live datant de l’an dernier. Comme quoi il reste quand même un gros quelque chose quand ils veulent...
Ride - Untitled New Song #3