La scène française punk se porte décidément très bien, on vous parlait hier de SERVO et DYE CRAP, nous voila aujourd’hui à vous livrer nos impressions sur le concert des lyonnais de Johnnie Carwash à la Boule Noire la semaine dernière. Ce trio formé en 2018 vient de sortir son deuxième album, No Friends, No Pain, dont la couverture et ses couleurs primaires flashy reflètent bien la personnalité du groupe : du punk feel-good, rigolo et mélodique.
Ce concert parisien commence dans ce même esprit : les membres du groupe arrivent un par un sur scène avec une introduction très second degré lue par ce qui semble être un clin d’oeil à Johnny (Halliday) ou juste un hardos avec une perruque ? On ne sait pas trop … Maxime, le batteur, débarque en short rouge avec un superbe tee-shirt avec un chiot trop mignon dessus, qu’on retrouve aussi trônant fièrement sur sa grosse caisse, Bastien, le bassiste échange un viril choc de pectoraux avec le faux Johnny et la chanteuse-guitariste Manon est célébrée triomphalement comme si elle avait gagné l’or à l’épreuve de punk des JO ( y a bien ça comme discipline non ?)
Il y a peut être "no friends" dans le titre de leur disque mais en tout cas les Johnnie Carwash ont plein d’amis dans la salle et à peine les lumières éteintes, c’est un pogo furieux (mais pas violent) qui commence dans la fosse, on sent qu’il y a des connaisseurs, déjà familier du nouvel album et de son prédécesseur. Il faut dire que le répertoire du groupe combine une sensibilité très pop avec des refrains très mélodiques faciles à reprendre en choeur et la pugnacité et l’énergie du punk, porté par une basse vrombissante et une telecaster au son bien claquant.
Le groupe ne s’agite pas autant que le public : avec la responsabilité du chant et la seule guitare, Manon ne s’éloigne pas trop de son pied de micro mais le bassiste se démène pour deux pour tout ce qui est sauts, gymnastique, tirage de langue et autres secouage de chevelure tandis que le batteur semble de responsables des interventions humoristiques et aussi de la vente du merch’. On ne l’embauchera pas pour le télé-achat mais derrière les futs en tout cas il assure une prestation impeccable, comme tout le groupe en général qui sonne très bien même au premier rang, qui est loin d’être le spot idéal pour ça. On s’était fait déjà la remarque sur disque : Manon a une voix bien calée dans les aigus, qui lui assure de toujours bien percer dans le mix mais surtout il y a quelque chose d’assez addictif dans ce type de voix haut perché mais pas non plus criarde et un titre comme ""I wanna be in your band" fait mouche aussi avec des passages où elle sait placer sa voix dans un registre plus "doux" qui donne aussi de très jolies notes.
Punk oblige les morceaux s’enchainent rapidement (l’album en bon disque punk dure 30 minutes) mais le groupe ayant quand même deux EPs et deux LPs au compteur, il nous régale pendant une grosse heure, ça pourrait faire un peu court mais mais c’est une heure en bonne compagnie, aussi bien sur scène que dans le public, passée dans la bonne humeur et dans le punk qui donne envie de se bouger et de reprendre avec eux les refrains de "I wanna be in your band" ,les hahas de "Aha (it’s ok)" ou "stuck in my head". On ressort de la Boule Noire e sourire aux lèvres, en réfléchissant à ce fameux "No Friends, No Pain" qui est aussi écrit derrière la guitare de Manon.