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publié par Mickaël Adamadorassy, Natalia Algaba le 11/02/19
John J Presley - Le Point Ephémère - 08/01/2019

En première partie de Blood Red Shoes, John J Presley est venu nous présenter son premier album As the night draws In, sorti le 25 janvier, et il nous a tout bonnement épaté.

Le bluesman anglais est accompagné pour ce concert de l’impressionnant Daniel Maiden-Wood à la batterie (qui joue aussi avec Anna Calvi sur scène) et de sa femme Danielle au Fender Rhodes et à l’harmonium. Le trio débarque sur la scène du Point Ephémère, élégamment habillés en noir, et John, longs cheveux et barbe fournie, avec un costard bien taillé et une ceinture en cuir marron de style texan, nous fait un puissant riff de guitare avec sa Telecaster, noire également, qui porte sur son corps les stigmates de la route et des abus musicaux qu’elle a subis. Sa voix grave, caverneuse, d’une puissance hors du commun nous sidère. On est scotché face à son élégance, sa présence et à son rock ténébreux.

Pour attaquer le troisième titre du concert, il empoigne sa guitare Höfner Président et entame un blues électrique d’une élégance folle entre férocité et velours. Un mélange de Tom Waits et Nick Cave qu’on déguste émerveillés. L’ambiance est sombre et le public reste silencieux, comme hypnotisé ; certains suivent le rythme du batteur de la tête, d’autres ferment les yeux. Et il nous emmène ainsi dans son univers, dans ce blues qui devient peu à peu un rock énergique dès qu’il reprend la Télécaster. Il remercie le public, présente le groupe et prend, pour finir, une clarinette qu’il joue avec la même passion et le même talent qu’on retrouve dans sa voix ou son jeu de guitare. Si le son de guitare qui sort de son ampli Selmer d’époque est délicieusement saturé, massif sans être agressif, avec en plus la batterie sur le devant de la scène, on entend malheureusement peu l’harmonium, dommage car quand le mix lui laisse la place nécessaire, cet instrument se marrie admirablement bien à la guitare et à la batterie , ce son si particulier nous évoque une célébration dans une église, en particulier à la fin du concert lorsque John se met à genoux.

On découvrait ce soir sa musique et on adoré John J Presley. Sauvage et tendre. Brut mais chaleureux. Intense et profond. Une voix brûlante et envoûtante qu’on ne saurait réduire à un blues efficace aux influences garage rock, le concert selon John c’est aussi un moment transcendant de poésie. On va donc suivre le monsieur avec attention.

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