accueil > articles > lives > John Butler Trio +

publié par Mathilde Vohy le 23/07/19
Solidays 2019 - jour 2

Nous y étions ! Cette année, notre week-end de la fête de la musique était destiné aux Solidays. Pour la première fois de l’histoire du Cargo !, nous couvrions en effet le célèbre festival parisien. Du succès des têtes d’affiches sur les grandes scènes à nos découvertes sur les petites, nous vous racontons tout !

Solidays 2019 - jour 2 — Solidays, 2019 — Hippodrome de Longchamp, Paris

Samedi 22 juin

Et hop, quelques courbatures de la veille mais on se remet en route pour le jour 2. Aujourd’hui, c’est samedi. Pas de contrainte horaire puisque c’est le weekend, cela nous permet d’aller profiter du festival dès le milieu d’après-midi. Aux alentours de 15h, les navettes puis les allées du site sont déjà bien remplies. Chacun y va de son petit coin d’herbe pour pique-niquer avant de rentrer. L’alcool a peine digéré de la veille, certains s’imbibent déjà de nouvelles bières. D’autres profitent du ciel bleu et du grand soleil.

John Butler Trio

©Alex Pixelle

Lorsque nous pénétrons dans l’arène du festival, nous entendons la voix de Groundation qui s’élève au loin. Partagés entre l’envie de découvrir les lieux de jour mais aussi de voir le set des californiens, c’est finalement l’option "visite des infrastructures les oreilles grandes ouvertes" qui l’emporte. L’accès presse et technique nous fait arriver a l’extrême opposé des grandes scènes, ce qui nous donne l’occasion de faire un tour à l’espace médias, dont on saluera la décoration. Notre itinéraire nous fait passer devant pléthore de stands intéressants que nous n’avions pas vus la veille : solidarité internationale, lutte contre les discriminations, sensibilisation à la protection de l’environnement, les causes vont bien au-delà de la lutte contre le SIDA et les infections sexuellement transmissibles. D’ailleurs, le Village Solidarité, temple des Solidays, accueille cette année trois associations aux combats différents : ACINA (accompagnement socioprofessionnel des nouveaux arrivants : réfugiés, migrants…), En Avant Toute(s) (lutte contre les violences sexistes et pour l’égalité des genres) et PikPik Environnement (éducation aux petits gestes pour devenir écocitoyen au quotidien).

Le temps de s’arrêter à chaque stand, il est déjà l’heure de John Butler Trio. 20h pile. Nos déambulations sont interrompues par le passage soudain de la patrouille de France. Le ballet aérien survole un "waouuuh" général et trace le drapeau tricolore dans le ciel parisien avant de dessiner un immense ruban rouge, symbole de la lutte contre le SIDA.

La foule applaudit, le concert peut commencer. Les Australiens sont venus à leur habitude, en trio : John Butler, chanteur, guitariste et leader de cette organisation est accompagné de Byron Luiters, bassiste et contrebassiste, et Grant Gerathy, à la batterie et aux chœurs. Dès les premiers morceaux, l’hippodrome de Longchamp prend un virage définitivement folk. De toute façon, avant même que les guitares ne soient branchées, il suffisait d’analyser un temps soit peu le look des garçons pour constater qu’ils n’étaient pas metalleux (quoique, on est parfois surpris !). Bagues aux doigts, cheveux longs, tatouages, cuirs et vestes à motif. On est entre Woodstock et la country australienne. Le trio passe en revue ses titres les plus connus pendant une heure : « Better Than », « Zebra », « Used to Get High », « Tahitian Blues », et le célèbre récital : « Ocean ».

Le soleil est en train de redescendre progressivement, nous plongeons dans la belle ambiance des soirs d’été.

Dadju

© La Fille d’A Côté

Finie la guitare, finis les solos. On passe à du bien plus actuel et du bien plus urbain : Dadju. La majorité de la foule semble plus connaisseuse que nous, qui y allons davantage pour la découverte et l’ambiance que pour la performance musicale. Le public est, dans l’ensemble, jeune et féminin. Nous ne connaissons pas grand chose du jeune homme, si ce n’est qu’il est le frère de Maître Gims, qu’il a fait partie de Wati B, que son single « Reine » fait fureur chez les ados et qu’en 2018, Dadju a été élu « Révélation française de l’année » aux NRJ Music Awards. C’est déjà beaucoup nous direz-vous.

Globalement, le set est toujours sur le même ton et sur le même style. Dadju, on dira que c’est un mélange de hip-hop et de RnB français. Un mélange entre Akon et R. Kelly si on en croit sa fiche Wikipédia. Même si la musique n’est pas vraiment à notre goût, nous sommes également déçus de l’ambiance que l’on imaginait festive et dansante. Même sur ses hits « Reine » et « Bébé », Dadju peine à embraser la foule. Bagatelle se vide petit à petit. Nous décidons également de quitter prématurément la partie.

Parov Stelar

© Marylène Eytier

Celui qui est censé nous réconcilier et nous redonner un peu d’énergie n’est pas français mais autrichien. Il ne s’illustre pas dans le RnB mais bien dans l’électro : il s’agit de Parov Stelar. Dès les premiers morceaux, notre corps se met inévitablement en mouvement. Chaque mesure est une bombe d’énergie qui nous met en jambes pour le reste de la nuit. On alterne entre la house, le jazz et le swing, tout cela sur fond d’électro. La musique proposée par Parov Stelar est aussi colorée que le crépuscule qui s’installe derrière la scène.

Hormis « Everything on my heart » et la célèbre « All Night » nous connaissons finalement peu de morceaux mais peu importe, nous sommes portés par l’ambiance générale. Derrière ses platines et ses instruments ultramodernes, Parov Stelar réussit à recréer l’atmosphère des bals populaires. Une béatitude générale et une odeur d’insouciance planent sur les Solidays.

Thérapie Taxi

© Jeff Guiot

Après ce beau concert d’électro, la foule fait marche arrière et piétine jusqu’à Bagatelle. Retour à la musique française avec un groupe que nous apprécions chez les matelots du Cargo ! : Thérapie Taxi. Le groupe, que nous avons déjà eu la chance de recevoir plusieurs fois en sessions, est actuellement en pleine tournée des festivals. Depuis HIT SALE XTRA CHEESE, réédition de leur premier album + 10 nouveaux titres, les Parisiens sillonnent les routes de France et de Navarre à la rencontre de leurs fans de plus en plus nombreux. Nous sommes même étonnés que ce soir là, Thérapie Taxi ne soit « que » sur la plus petite des grandes scènes. Le concert commence avec la très pop « Avec ta zouz » issue du premier album Hit Sale. Les deux chanteurs, Adélaïde Chabannes de Balsac et Raphaël Faget-Zaoui, arrivent déguisés en bonne sœur et en cardinal comme dans le clip de la chanson. Dans leurs costumes d’ecclésiastiques, le trio ose la formule suivante « N’écoutez pas l’ancien pape, écoutez le nouveau et protégez-vous ».

Le trio alterne entre les quelques titres de leur premier EP et les tubes de leur premier album tels que « Hit Sale », « J’en ai marre », « Salop(e) », « Cri des loups » ou encore « PVP ». A vrai dire, les titres de Thérapie Taxi sont quasiment tous devenus des tubes. Costumes, chansons connues de tous, énergie folle sur scène, tous les éléments étaient réunis pour que ce concert soit un carton. Le seul bémol ? Un énorme problème de sono qui empêchait tous les festivaliers situés derrière la régie d’entendre ne serait-ce qu’une note du set…

Viens la fête !

© Marylène Eytier

A l’image de la veille, passé minuit, nous nous autorisons quelques déambulations dans les longues allées du festival. Nous écoutons abord Luc Barruet, président fondateur du festival, qui prend la parole pour remercier les 3000 bénévoles qui font vivre les Solidays et pour entamer la traditionnelle minute de silence en hommage aux victimes du VIH. Un moment émouvant qui avait d’ailleurs touché Raphaël Faget-Zaoui, chanteur de Thérapie Taxi, 4 ans auparavant, quand il était encore festivalier. Luc Barruet en profite pour inviter les spectateurs à se rendre sur treatment4all.org. Le but de ce site internet ? Récolter 14 milliards de dollars grâce aux dons des politiques afin de financer la recherche de traitements contre le sida, la tuberculose et le paludisme.

Après ces minutes émouvantes, nous laissons les Sud-africains de Die Antwoord prendre possession de la scène principale et filons vers la guingette. Lampions, guirlandes colorées, canapés, meubles vintages, l’ambiance rétro est au rendez-vous. A l’intérieur, pendant que nous patientons au bar, quelques courageux s’essayent sur un vieux piano droit en bois. Joe Dassin, Claude François, les classiques français se succèdent et dénotent avec les rythmes électroniques que nous percevons au loin. Après cet interlude, nous finirons la nuit entre la techno déjantée de Salut c’est Cool, l’électro infatigable du Camion Bazar, et les 90’s du club Viens la Fête !.

Partager :

publié par le 23/07/19