La violoncelliste Jo Quail assurait en ce lundi de juillet qui commence à sentir les vacances la première partie d’Emma Ruth Rundle à L’Européen. Si dehors il faisait chaud, à l’intérieur du théâtre parisien on était bien au frais, installés confortablement dans des fauteuils cosy, ce qui est plutôt une bonne façon de déguster cette première partie instrumentale, quasiment jouée d’une traite, Jo prendra juste le temps d’expliquer que le set de ce soir s’articule autour de pièces dédiée aux éléments. Une thématique certes classique mais on se laisse volontiers emporté, par la beauté du son du violoncelle, entre les mains d’une musicienne douée autant de la maitrise de la technique "classique" de l’instrument que dans l’utilisation des boucles, par la passion qui transparait dans les expressions de visage et le corps de la musicienne, l’ampleur du geste pour la main qui porte l’archet, l’intensité, la vivacité de l’autre main qui navigue sur la touche. On est aussi assez bluffé par l’ingéniosité de son utilisation des boucles, qui ne donnent pas trop cette impression de répétitivité ou d’assister au "making-of" de la musique avant qu’elle soit vraiment jouée, ici tout est fluide, on en oublie vite même qu’il y a des boucles, ce qui est la marque d’un vrai bon "boucleur".