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publié par Mickaël Adamadorassy le 15/12/15
jennylee - le Point Éphémère, Paris - 12/12/2015

jennylee c’est le projet solo de la bassiste de Warpaint. Son album "right on" vient tout juste de sortir. Les fans du groupe ne seront pas totalement en terre inconnue car de temps en temps les atmosphères ou la façon de jouer est "warpaintienne" mais globalement on est bien dans ce qu’on pourrait appeler un "bon side-project" : un espace de liberté où la musicienne n’a pas pensé pour Warpaint, un groupe au son établi et un processus collectif.

Dans Right On, parfois elle recycle, des ligne de basse, le jeu de batterie sur certains titres , la manière d’harmoniser les voix, mais plus souvent elle s’invente ou s’en va ailleurs. Les morceaux partent un peu dans tous les sens, intimistes, sombres, brumeux, rugueux, parfois énervés, parfois mélancoliques ou contemplatifs et tout d’un coup on prend 30 ou 40 bpm et on est presque dans le "dansant" . C’est rock, electro, new wave, pop, en apparence assez minimaliste mais on sent derrière un gros travail d’écriture, car on n’est pas dans l’évidence, les constructions pop classiques, les refrains fédérateurs, c’est peut être là où l’on se rapproche le plus de Warpaint, cette musique là se digère, s’apprécie pour ses nuances, pour ses atmosphères, son effet est plus insidieux mais elle laisse tout autant sa trace si on prend le temps de quelques écoutes.

Sur scène, Jenny Lee est accompagnée d’une choriste, d’un batteur (dont les plans ressemblent parfois étonnamment à ceux de Stella Mogzawa, la batteuse de Warpaint, mais comme elle a joué sur l’album ça se comprend), d’un bassiste et d’un guitariste. Elle s’occupe essentiellement du chant et de tripoter quelques machines. L’interprétation des morceaux est plus rock que sur disque, on sent un peu moins les subtilités mais on ne s’en plaint pas, pour du live et sur un répertoire qu’on ne connait pas bien, ça permet de rentrer assez facilement dans le set dont on avait un peu peur qu’il ne soit trop electro.

Jenny assure plutôt bien en front-woman, vocalement on sent un peu plus les limites, pas une histoire de justesse ou de puissance, mais un chanteur lead a ce petit truc, cette présence, cette capacité à raconter qui fait qu’il nous embarque avec lui, Jenny a la présence scénique, il n’y a aucun doute, mais elle n’a pas toujours ce... "focus" dans la prestation vocale, remarquez dans Warpaint c’est aussi souvent la somme de 2 à 4 voix qui donne le point gagnant, c’est donc d’autant plus dommage qu’on n’entende pas plus la choriste.

On sent aussi que le groupe se cherche encore sur la manière de faire vivre certains morceaux (ils n’ont que quelques concerts au compteur et apparemment ça bouge car en décembre sur les photos on pouvait voir que Jenny Lee s’occupait de la basse). Il y a quelques passages un peu plats mais cette formule live réserve quand même des phases vraiment intenses, on est très content de voir Jenny Lee sur scène qui se donne vraiment à fond. On apprécie aussi la présence du groupe qui s’approprie le disque à sa manière, c’est encore "en chantier", mais c’est ce qui éloigne encore un peu plus le projet de Warpaint et contribue à lui donner sa propre personnalité.

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