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publié par Renaud de Foville le 03/07/01
jeff buckley
- live à l'olympia
live à l'olympia

posthumes

franchement est ce qu’il y a quelque chose à rajouter sur jeff buckley. référence utilisée abusivement, et souvent sans peur du ridicule, dès qu’un chanteur à la voix aiguë fait apparition. c’est arrivé à un tel point que bientôt dès qu’un jeune type se noiera on pourra dire « tient il fait du jeff buckley, lui ! ». petite appartée, le premier groupe dont l’atmosphère se rapproche de buckley n’est pas muse ou coldplay mais plutôt the lift to experience (cf chronique). jeff buckley est tout simplement devenu une légende. un seul véritable album et déjà trois albums posthumes - sans compter les ep que les disquaires ressortent à des prix prohibitifs. on peut espérer que tout cela s’arrêtera là, car entre l’envie de rendre hommage à son génie et l’envie de faire sonner le tiroir caisse à chaque anniversaire de sa mort, on ne sait jamais trop ou situer tout ce qui peut sortir... a l’initiative de la maman de buckley, qui gère l’héritage de son fils, ce live à l’olympia reste un magnifique cadeau. rien de plus par rapport au live précédent, si ce n’est l’unité de lieu... et quel lieu.

hautes sphères

tout le monde connaît le culte que vouait buckley à edith piaff et à l’olympia - résidence secondaire de piaff. alors quand à la fin d’une tournée harassante et démesurée il est venu pour deux soirs jouer dans cette salle plus que mythique, ce n’était pas pour des concerts comme les autres... ce qui n’est pas dit dans le livret de cet album - écrit par l’inrockuptible j.d beauvallet - c’est que pour le deuxième soir, buckley est arrivé sur scène avec pas mal de retard. il se sentait malade, fatigué, avait peur pour sa voix - un peu usée mais toujours aussi somptueuse - et était pétrifié de honte de se retrouver, lui, dans l’olympia, le lieu de piaff et de brel, malade... il a commencé par s’excuser. mais le public en ce mois de juillet était dans un état de surchauffe rare... ce qui a emmené très vite buckley dans les plus hautes sphères de l’émotion musicale.

hystérie

la générosité et le génie de buckley ont fait le reste. ne sachant pas s’économiser, ne voulant pas faire attention à lui mais désirant du plus profond de son âme offrir ce qu’il avait de mieux en lui, jeff buckley nous a offert ce soir là ce qu’il considéra peu après comme l’un des plus beaux concerts de sa vie... on ne le contredira pas, ce fût exceptionnel. un moment de grâce à jamais gravé dans la mémoire de tous ceux qui ont eu la chance d’être là ce 6 juillet 1995. il finira par tout donner, se jetant même dans la foule au milieu d’une hystérie teintée d’amour et d’admiration pour ce qui reste l’une des rares icônes que les années 90 ont pu nous apporter... evidemment indispensable, jetez vous sur ce live à l’olympia avant que la trop courte carrière de jeff buckley soit exploitée dans des albums qui n’auront jamais l’intensité de ce live magique et émouvant. comme kurt cobain, jeff buckley nous manque, et leur absence nous montre cruellement qu’ils ne sont pas prêt d’être remplacés !

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publié par le 03/07/01