caractère de con

vous pouvez relire la chronique du dernier album studio de jean louis murat sur cargo, mustango, ou tout simplement voir que pour certains chroniqueurs il s’agissait de l’un des meilleurs albums de l’année dernière, pour savoir combien son double album live était attendu. d’autant que si mustango était une pure merveille, la déception du concert de l’olympia - cf chronique - se ressentait encore dans les conversations à propos de murat et de son caractère de con... a force de trop en faire, il arrive à gâcher des concerts qui s’annonçaient pourtant merveilleux. ce n’était pas le fait que tous ses morceaux, ou presque, étaient revisités de fond en comble, souvent déstructurés et subissant de violentes implosions électroniques qui transformaient les morceaux les plus calmes en ouragan dévastateur de plus de 15 minutes... non bien au contraire, c’est plutôt un manque de communication ou de simplicité de la part du personnage, enfin quelque chose qui empêchait les concerts de vraiment décoller - le public assis et guindé de l’olympia n’est pas non plus étranger à ce sentiment !

play it loud

voilà pourquoi on était impatient d’avoir ce double live, muragostang, pour vérifier si on allait subir les mêmes effets, si on allait continuer à se sentir un peu en retrait des délires de murat... play it loud, y a t’il inscrit - en orange et en majuscule - à l’intérieur du cd... excellent conseil, mais attention pour certains morceaux ça va faire mal ! la set list est principalement construite autour des morceaux du dernier album - on a même le droit à deux versions assez différentes de "belgrade". deux versions qui nous montrent à quel point d’un concert à l’autre murat et son groupe transforment, triturent et recomposent les morceaux d’une set-list, elle même en perpétuelle évolution. ... a noter qu’il reste pas mal de place sur chacun des deux cd et que l’on aurait pu rajouter quelques chansons. le murat à largement de quoi nous en remplir des caisses, alors pourquoi se limiter ?

monstrueuse

avec muragostang on retrouve la magie de mustango, on repart dans les histoires cyniques et parfois émouvantes de murat, on se laisse de nouveau hypnotiser par sa voix particulièrement mise en valeur,- "au mont sans soucis", et sa fin à la didier wampas !, juste accompagné de son piano - mais on se fait aussi surprendre par la violence des guitares et des samplers de "belgrade" ou de "nu dans la crevasse"... tout ne marche pas à chaque fois, la version de "viva calexico" est assez décevante et "le fier amant de la terre" est un peu palot, surtout juste avant une « monstrueuse » version de "belgrade", à écouter très fort. mais du dépouillement de "new yorker" aux explosions sonores délirantes de "belgrade", en passant par les paroles émouvantes de "ami, amour, amant", une grande chanson de murat à redécouvrir d’urgence, et surtout une interprétation magique et parfaite de "polly jean" - à écouter en boucle - on se trouve devant un des seuls artistes qui prend la scène pour ce qu’elle est, un moyen de faire vivre et de nous offrir sous un jour nouveau les morceaux que l’on connaît par cœur sur les albums. avec le risque de perdre en route certains de ses spectateurs - quatre minutes pour une superbe introduction inédite de l’exceptionnel "bang bang", hélas sans la sensualité à fleur de peau de jennifer charles - murat ose et se surpasse pour nous offrir une nouvelle vision de chacun de ces morceaux... rien que pour cela et pour pleins d’autres bonnes raisons, muragostang mérite le détour !