Ce qu’il y a de bien avec la musique c’est qu’on trouve toujours chaussure à son pied, quel que soit le moment de la journée, pour coller au mieux à son état d’esprit, à son besoin émotionnel. En ce moment chez nous ce sont les directs dans le foie de Fauve à 7h30 en partant au boulot et la légèreté délipop de Jaylis à 18h en sortant (c’est là qu’il faut sérieusement se poser des questions sur son travail). On a bien essayé d’inverser les écoutes, rien à faire, ça ne marche pas. Pour Fauve, on y reviendra sûrement plus tard, ailleurs, mais pour Jaylis, il est 18h33, c’est l’heure. Allons-y pour un peu de décompression musicale bien méritée.
pièges
Ce Precious as the diamonds… nous fait décidément penser par bien des aspects à l’excellent Mutual friends de Boy sorti il y a deux ans. Le même genre de légèreté ni trop pop, ni trop sucrée. Le même genre de jolie voix ni aseptisée, ni minaudée. La même propension à se jouer des pièges habituels pourtant si difficilement évitables. Ne serait-on pas au passage en train d’assister à l’apparition d’une Suisse touch, une pop-folk délicate au féminin ? L’avenir seul le dira, nous on vote pour en tout cas. On vote d’autant plus que ces demoiselles savent parfaitement allier douceur, sautillements musicaux et demi-teintes avec pointes mélancoliques dans le chant. Une jolie subtilité dont Jaylis maitrise très bien les tenants et aboutissants, renforçant volontiers ses penchants mélancoliques là où Boy jouait plus la partition pop.
caressant
Et c’est ainsi qu’on se retrouve avec un album qui fait du bien, apaisant et nourrissant à la fois. Sans prétentions et très joliment exécuté. Léger et nostalgique à l’image de nos chansons préférées "Teen" et "Precious as the diamonds". Caressant ("In the sky") et de plus en plus intime ("Tim"), Jaylis chante de moins en moins pour un auditoire à mesure qu’on avance dans le disque, elle se s’installe naturellement sur notre épaule et nous susurre ses mélodies à l’oreille. Ça chatouille, ça frétille, ça détend … et sorti de nulle part le sourire revient.