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publié par tairanteuh le 18/12/04
jason anderson
- new england
new england

bonnes valeurs

si le côté christian folk et les tonnes de louanges spirituelles que peut déblatérer en l’espace d’une minute sufjan stevens sur seven swans vous ont légèrement refroidi, ne pas s’inquiéter. les bonnes valeurs américaines ont ce côté désespérément impénétrable pour l’européen que nous sommes que même une musique ensorcelante ne pourrait nous y raccrocher. même s’il y a une histoire bien menée, le message ne passe pas. alors que l’américain s’y laissera prendre (voire les analyses autour de la réélection de bush), ce problème là ne nous concerne plus quant il s’agit d’appréhender new england par jason anderson. il ne s’agit pas ici d’un nouveau plaidoyer pour le seigneur, d’une invitation à se fédérer autour d’une messe musicale.

lie

jason anderson évolue cependant dans la même sphère musicale. une musique très folk, calme et douce, chaleureuse et mélancolique. issu de la bouillonnante pépinière k records qui a déjà accouché cette année des ravissantes merveilles que sont les albums de mirah ou little wings, jason anderson s’est justement entouré de quelques fleurons du label. enregistré aux dub narcotic studios par phil elvrum (microphones, mount eerie), new england convie ainsi mirah, phil elvrum, calvin johnston et adam forkner (yume bitsu) entre autres. ingrédients royaux pour une jolie poignée de morceaux, perles de songwriting. une matière noble, l’expérience humaine, semble la lie de l’ouvrage. elle permet à jason anderson de convaincre et séduire par une désarmante sincérité.

euphorie

sa voix gracile se trouble, s’envole comme trébuchant sur du vécu. et nous entraîne avec. une impression renforcée par la production très légère et fine, qui colle parfaitement au propos et ne surenchérit pas de manière superflue. new england se révèle enivrant à la longue, un ensemble trouble où l’euphorie côtoie le désespoir, laisse autant charmé que retourné. quelques merveilles tirent de la torpeur par de vibrants crescendos : "hold on" ou cet épique final "christmas". sortie d’album assommante, comme une rentrée d’excursion tardive, l’esprit plus très clair, mais l’impression d’avoir gravi le plus élégant des reliefs. bref, aux délires spirituels de sufjan stevens, préférez les dérives spiritueuses de jason anderson...

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publié par le 18/12/04
Informations

Sortie : 2004
Label : k records

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