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publié par vinciane le 05/06/06
jack the ripper - le groupe d'à côté

rencontre avec alex, thierry et fabrice, de jack the ripper, à l’occasion de leur passage au printemps de bourges 2006.

comment c’était au trianon, début février ?

alex : c’était plutôt pas mal

thierry : c’était un peu tendu

c’était une bonne idée de commencer par cette date là ? la date à paris c’est la date un peu clé de la tournée...

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thierry : on n’avait pas trop le choix... et on s’est mis la pression à cause de l’endroit, à cause de paris. et puis nous n’avions pas eu suffisamment de dates avant pour roder un peu le set. par contre, à partir du trianon, ça a été bien. on avait fait quatre dates avant, en commençant par beyrouth. le trianon était bien parce qu’il y avait du monde. musicalement il paraît que c’était bien mais pour nous c’était difficile car sur scène nous n’avions pas de ressenti. ce qui est important est de se faire plaisir.

alex : c’était maîtrisé mais tendu. on ne s’est pas lâchés.

comment s’est passée la suite de la tournée ?

en chœur : annulée !

thierry : les dates qui ont immédiatement suivi le trianon n’ont été que des belles dates, ça s’est très bien passé.

alex : grenoble c’était un peu mitigé mais ensuite nous avons fait une super date en suisse, au chat noir à genève. on a enchaîné avec rognes, un petit village paumé à trente kilomètres au nord de marseille, où nous sommes arrivés avec deux heures de retard en raison des embouteillages dus aux intempéries. les gens ont attendus patiemment, on a fait les balances devant eux...

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alex : cette tournée est assez marrante parce qu’elle est assez éclectique au niveau des dates. on commence à faire des grandes salles de province. à rennes, il y avait 600 personnes c’était plein, ce qui n’a jamais été le cas pour i’m coming et parallèlement il y a encore des mecs qui programment des dates un peu artisanales. récemment on a encore fait une date en corrèze. on ne s’occupe de rien, c’est complètement géré par l’olympic, notre tourneur. ça n’est pas complètement comme un contrat établi, c’est certain que le spectacle de jack the ripper vaut un certain prix pour un déplacement en province, parce qu’on est huit, mais en même temps, il y a une certaine souplesse vis à vis du tourneur puisque d’abord il y a des subventions et ensuite il y a des programmateurs qui sont super motivés. d’après nos interlocuteurs, certains d’entre eux sont capables d’appeler plusieurs fois par semaine jusqu’à ce qu’ils obtiennent une date. financièrement, ces petites salles parviennent à s’y retrouver sur plusieurs autres spectacles. cette tournée c’est vraiment la surprise à chaque fois.

Votre tournée s’est interrompue brutalement début mars. comment cela s’est-il passé et comment avez-vous réussi à gérer cela, au moins psychologiquement ?

thierry : c’était un coup dur. d’abord humainement et ensuite par rapport à l’album et à la tournée. il y avait une quinzaine de dates qui étaient très bien ficelées. on devait tout enchaîner mais à la suite d’un problème de santé, elles ont dû être annulées. cela a mis un coup d’arrêt de deux mois.

fabrice : on s’est retrouvés comme à la fin de la tournée précédente où il s’était installée une véritable fusion entre les musiciens. d’un seul coup tout s’arrête et tu as l’impression que tu as la moitié de toi qui est out. tu as envie de jouer et tu ne peux pas. en répète, il n’y a rien qui sort parce qu’il manque des musiciens. c’est un vrai coup dur.

est-ce qu’il y a un moment où on a peur que tout s’arrête ?

en chœur : non !

alex : on est tous restés confiants mais on a tous connu une énorme phase de manque. on sortait d’un concert de rennes qui avait été excellent, notamment grâce à l’accueil du public. on n’avait jamais fait autant de monde en province. c’est vrai que cela nous a mis un coup de massue sur la tête. alors on a fait semblant de jouer. on a fait deux ou trois répètes pour se dire ‘on est encore là, on essaie de composer ou de faire autre chose’ et c’était pourri.

thierry : et puis il y avait aussi toute l’incertitude autour du diagnostic. à partir du moment où on a pu enfin recommencer les répètes tous ensemble, les sensations ont commencé à revenir. avant bourges nous avons refait une date à vigeois et une à montpellier puis fip. c’était une bonne remise en route. le gros déclic s’est refait à montpellier. nous avons vraiment retrouvé les sensations. nous avons joué devant une salle comble et nous étions contents de nous. maintenant, les dates ont été reprogrammées. la tournée est un peu plus irrégulière parce que l’olympic (le tourneur) a dû travailler dans l’urgence. ça nous fait faire beaucoup de bus.

alex : en tous les cas, bravo à l’olympic car la plupart des salles qui nous avaient programmés au mois de mars nous ont reprogrammés, donc ça fait très plaisir. en revanche, nous avons été déprogrammés par quelques festivals ou des dates uniques qui avaient lieu entre deux.

thierry : nous faisons cet été plusieurs festivals, notamment le rock dans tous ses états à évreux, le 24 juin.

et après l’été ? la cigale ?

alex : oui, la cigale en novembre et peut-être quelques dates. à la rentrée, il devrait y avoir une opération promo sur les disques, on va relancer un peu le ladies first, le sortir avec un bonus.

un bonus vidéo par exemple ?

alex : on est en train de travailler dessus, c’est ultra secret ! on a plusieurs possibilités. on commence à avoir du contenu vidéo et du contenu live exploitable, on a quelques propositions de réarrangements et des bouts de compos dans les tiroirs... voilà !

thierry : il est toujours question d’enregistrer “hamlet song” avec des arrangements pour orchestre symphonique, mais pour l’instant on n’a pas trop de nouvelles. si un jour le projet est financièrement viable et qu’on nous le propose, on le fera.

comment était la presse pour le troisième album ?

thierry : vraiment excellente. on a eu de très bonnes surprises, comme le très bel article de bruno lesprit, du monde, qui a chroniqué le concert du trianon, ce qui est extrêmement rare. ensuite, du côté des radios, nous avons beaucoup plus été aidés que pour i’m coming, par radio france notamment : france inter, fip, le mouv’, rfi... et par la férarock.

sur scène est-ce qu’il y a un morceau pour lequel vous mettez une énergie particulière et qui ne reçoit pas l’accueil que vous attendiez, ou inversement ?

thierry : à montpellier, on a joué “the apemen, the bride and the butterfly” et l’accueil a été absolument sidérant. nous avons été vraiment surpris parce que c’est un morceau assez tranquille et acoustique. il nous arrive aussi maintenant de reprendre du plaisir à jouer certains morceaux plus anciens, ce qui ne nous était pas arrivé depuis longtemps.

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fabrice : il y a une chose que je ne comprends pas bien. la première fois que nous avons joué à bourges, c’était à la hune, nous étions en découverte et il y avait mille personnes et là nous jouons dans une salle que nous aurions pu faire en tournée et qu’on nous propose deux ans après alors que nous venons de sortir notre troisième disque. a priori, les gens qui vont venir nous voir ce soir sont des gens qui nous connaissent déjà, ça nous laisse peu d’occasion de faire découvrir notre musique, c’est un peu frustrant. ce qui est inquiétant c’est de se dire qu’on ne sera pas programmés au printemps de bourges l’année prochaine, ni l’année d’après. ça devrait être logique qu’après avoir lancé une découverte qui a marché, on lui propose de revenir dans une salle du ‘village’ du festival.

alex : nous avons une théorie à ce sujet, c’est que jack the ripper est ‘le groupe d’à côté’. on se dit ‘tu es passé à côté d’un groupe, c’est le groupe d’à côté’. là c’était les 30 ans du printemps de bourges, c’était un peu l’apologie de la chanson française. on est contents de voir qu’il émerge une scène française qui chante en anglais, comme syd matters, on sent qu’il se passe des choses, c’est encourageant. mais ça a toujours été très progressif pour nous et ça l’est encore...

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publié par le 05/06/06