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publié par tairanteuh le 03/01/06
jack rose
- kensington blues
kensington blues

spectre

Instrumental. Encore, toujours. Le spectre du post-machin chose finit par effrayer. Sur les pas de formations inspirées, de nombreuses autres se sont engouffrées dans le vulgaire exercice de style (in)consistant à faire monter un riff de trois, quatre notes au niveau 10 de l’ampli sur fond de violent brouhaha sonore. Quand les premières n’avaient pas le besoin de paroles ou de textes pour nous mener dans leur ailleurs, les autres ne s’en embarrassaient pas, convaincues que leurs gimmicks pauvres se suffiraient. De l’épuisement d’un genre et de quoi discréditer d’emblée le premier album tamponné instrumental pointant le nez. Pourtant, avec jack rose, on retrouve la grâce et la dextérité qui permettent un bel album instrumental. La virtuosité même. Et il ne s’agit pas d’un album de post quoique ce soit. Mais d’un vrai album de folk, instrumental et racé, qui repose sur une guitare acoustique 12 cordes.

sources

Pour lui aussi, la musique se suffit. Sa richesse, ses nuances, ce toucher gracile, les notes d’abord éparses puis qui tourbillonnent au gré d’un bel exercice de fingerpicking. Des variations qui produisent ou plutôt suggèrent un rythme, des vibrations qui résonnent, ici habilement captées. Kensington blues se pose en digne héritier d’un genre dont il faut découvrir ou redécouvrir l’étendue. Un retour aux sources qui se fait à petit pas grâce au regain d’intérêt pour la musique folk grâce aux qualifiés de freaks que sont devendra banhart ou nick castro. D’abord six organs of admittance, glenn jones, harris newman, puis jack rose. I am the resurrection, a tribute to john fahey viendra en février donner le grand coup de projecteur avec la participation de formations cotées de la scène indé. tous ces musiciens officiant dans l’ombre, par des sorties confidentielles à petit tirage, peuvent aujourd’hui déployer leurs charmes devant un parterre aggrandi. les tournées communes de ces artistes se sont en effet multipliées cette année aux états-unis.

chevronné

Par ailleurs membre de pelt dont la musique dense et complexe m’a jusqu’à présent rebuté, Jack rose s’avère plus accessible dans ce registre pur et dépouillé. Son univers cosmopolite emprunte au grand orient les sonorités chaleureuses de ce qui ressemble à un sithar (l’immense “now that i’m a man full grown ii”), ailleurs le son est plus classique et local, celui d’un blues sec (“kensington blues”) ou d’un exercice ragtime (“flirtin’ with the undertaker”). Le morceau final, “calais to dover”, est certainement le plus impressionnant. Jack rose y apprivoise de manière surprenante les gammes orientales (si je ne m’abuse, n’étant pas un technicien chevronné de la guitare). Cette ouverture suggère que le jeune homme a encore de nombreuses possibilités pour promener de par le monde son jeu singulier. Un passionnant périple sur lequel on l’accompagnera bien volontiers.

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publié par le 03/01/06
Derniers commentaires
chris - le 13/02/06 à 11:32
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Pelt (avec jack rose) cherche encore une date en France pour le jeudi 9 mars 2006...connaissez-vous des possibilté ? merci

Informations

Sortie : 2005
Label : vhf