successeurs
plutôt confidentiel, jack logan est néanmoins prolifique. après un rapide coup de projecteur sur sa première sortie en 1994, bulk, décrit comme un chef d’oeuvre d’une quarantaine de morceaux, il semble que ses successeurs n’aient pas eu beaucoup d’attention outre-atlantique. et par chez nous, encore moins. pourtant l’écoute de nature’s assembly line par jack logan et les monday night recorders donne l’envie de se plonger dans le reste de sa discographie malheureusement assez difficile à se procurer (petites structures américaines, distribution limitée).
intention
qu’importe. ce dernier album est parti d’un concept original : jack logan, établi à athens, georgie, a convié des amis musiciens locaux pour s’amuser, boire des bières et composer, enregistrer 3 nouveaux morceaux chaque lundi soir de 2003 (d’où les monday night recorders). un défi qui a porté ses fruits puisqu’au début de 2004 la bande se retrouve avec plus de 90 morceaux. une autre intention était de distribuer les morceaux au sein du cercle d’amis. jusqu’à ce qu’ils arrivent dans les mains de andrew rieger et laura carter, têtes pensantes d’elf power et propriétaires d’un petit label, orange twin, crée pour financer des projets de préservation de la nature et de développement durable (!).
maturation
paraît donc cette cohérente collection de quinze excellents morceaux à la coloration singulière : un mélange d’indie rock (deux perfections : “i recognize you”, “brother grimm and the brother band”), de pop champêtre (le délicieux “little fool”) et d’évasions psychédéliques (comme sur le lancinant “come away”) spontané, frais, lo-fi et percutant, les morceaux ayant été enregistrés en une soirée. bien sûr la contrainte de l’exercice a ses limites et certains morceaux laissent parfois un goût d’inachevé (le douloureux “associated”), ou du moins le sentiment qu’avec un peu de maturation ils eurent été meilleurs. en matière de songwriting, jack logan rivalise pourtant en efficacité avec tous les jeff tweedy (wilco) ou robert pollard (guided by voices) du monde. la concision et la précision n’étant pas dans les objectifs initiaux de l’album, il faudra se contenter de ces quelques joyaux, un peu bruts et grossièrement polis mais à la valeur intrinsèque indéniable. pour la perfection, rendez-vous est pris sur la prochaine livraison et pour patienter, sur les précédentes.