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publié par Renaud de Foville le 17/10/00
j. mascis
- more light
more light

saturé

j. mascis revient. ce n’est ni une bonne, ni une mauvaise nouvelle. c’est comme ça, c’est tout. l’ancien leader des énormes dinosaur jr revient avec un nouveau groupe, the fog et toujours ses guitares saturées, sa rythmique endiablée et sa voix, reconnaissable entre mille. légèrement haut perchée, un peu rauque, emprunt d’une certaine tristesse et toujours aussi captivante. mais il y a une nouvelle, et de taille. non, il ne s’est pas mis à avoir bon goût pour les pochettes, je pense même que c’est de pire en pire, celle ci est absolument hideuse. mais sur cet album souvent très drôle - mais est ce toujours voulue ? - j. mascis s’est amusé à nous composer quelques ballades, chose rarissime avec les dinosaur jr. résultat, avec les ballades comme le reste de l’album - "more light", le morceau qui clôture l’album mis à part - on reste un peu sur sa faim. tout en étant très agréable à écouter et souvent idéal pour tester vos enceintes et en poussant un peu le son la résistance du plâtre de votre plafond, on ne peut pas s’empêcher de penser - et la discographie de dinosaur jr le prouve très souvent - que mascis peut faire beaucoup mieux si il s’en donne la peine.

scepticisme

même si "sameday" est une intro qui vous laisse sur le cul, que l’excellent "does this kiss fit" rappelle le meilleur des dinosaur jr ou que les mélodies des morceaux les plus calmes sont réussies - principalement avec "ground me to you" - on reste parfois un peu sceptique. les riffs et les solos de guitare sentent parfois un peu le réchauffé, on ne sait quoi penser d’un morceau comme "back before you go", dont l’intro et le principal riff de guitare ne volent pas très haut mais dont le refrain reste diablement efficace. on se prend à faire un peu le difficile. c’est que mascis s’est imposé ses propres règles - son style de guitare et sa voix sont reconnaissables entre mille - et il reste un des derniers à jouer à fond le jeu des guitares saturées et à nous faire regretter l’époque de la noisy pop. et si quelques passages, comme le solo de guitare qui termine "ammaring force" inspirent encore le respect, on se dit quand même que l’album est un peu long, et que de ce fait il tourne en rond.

mélodramatisme

mascis aurait mieux fait de retirer trois ou quatre morceaux - comme l’insipide "all the girls" indigne de figurer à coté de l’excellent "i’m not fine" - et de nous offrir un album plus dense et plus fort. mais pour être totalement honnête on se dit que tant que mascis pourra nous faire des morceaux comme le géniallissimme "more light", il reste une lueur d’espoir en ce bas monde - ok, ça fait un peu mélodramatique... pour cette expérience il faut pousser le volume de votre chaîne au maximum, faire sortir les enfants et les personnes âgées et surtout protéger tout ce qui casse dans un rayon de 100 mètres. pour le reste nous déclinons toutes responsabilités ! plantez vous une fourchette dans la main et lancez "more light" : vous vous retrouvez plonger au cœur d’une turbine d’un boeing au décollage, au centre du cyclone et d’un tsunami réunis... enfin le genre de chose qui vous fracasse le tympan en moins de temps qu’il ne le faut pour un fan de motorhead... impressionnant, aussi drôle et aussi puissant que musicalement réussi. si vous aimez ce qui tape fort, ce qui va vite tout en restant mélodieux, écouter en boucle et à fond l’incroyable "more light" qui n’est pas sans rappeler l’extraordinaire morceau qui clôturait les mythiques concerts de my bloody valentine - une référence dans le mariage du bruit absolu et de la mélodie.

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publié par le 17/10/00
Informations

Sortie : 2001
Label : City Slang /labels

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