pierre
joe strummer est mort et presque au même moment j. mascis, accessoirement accompagné de ses fog, sort son nouvel et troisième album. y a-t-il vraiment un rapport... la sincérité, très certainement. bon le premier qui me dit que joe strummer n’est peut être pas mort sincèrement... cela ne fait aucun doute quand on écoute ce qu’ont pu produire ses deux là. et aussi quand on y pense une certaine folie permanente. l’histoire des clash n’est que bruit et fureur, de ceux qui nous maintiennent encore en vie. les albums de dinosaur jr sont rageusement secoués. d’ailleurs ne faut il pas être totalement fou pour sortir un album rock, un concept album autour de la nouvelle passion de mascis : le parachutisme ! oui, oui vous avez bien lu. free so free, avec des chansons aux titres aussi évocateurs que "tell the truth", "set us free" ou "freedom", n’est pas une nouvelle pierre dans l’histoire du rock contestataire et hautement politique (pour cela allez plutôt voir les clash).
skate
cet album est tout simplement le condensé des différents sentiments, des sensations fortes que j mascis a pu ressentir en se jetant dans le vide. bon c’est vrai que quand on voit la dégaine de mascis on a un peu de mal à l’imaginer en parachutiste pas plus que sur une rampe de skate (même si "outside", le dernier morceau de l’album en parle !). tout cela n’empêche pas free so free de commencer sur les chapeaux de roues avec "freedom", un morceau nerveux et racé. et tout de suite les mêmes impressions que pour les deux premiers albums de mascis reviennent. dans le désordre : le son mascis (pas très différent il faut bien le dire de dinosaur jr) est reconnaissable à la première seconde, sa voix si particulière comme le son de sa guitare et ses solos (les rares solos de guitare qui ne se ridiculisent pas d’eux même comme chez tant d’autres groupes !).
liberté
comme à ses précédents albums on écoute d’une oreille négligente, en se disant que mascis ne fera jamais mieux qu’avec les dinosaur jr (ce qui est sûrement vrai), mais malgré tout on le remet sur la platine. et peu à peu les barrières et les résistances tombent une par une. chaque morceau impose son charme, son humour ou son énergie. la voix de j. fait mouche à chaque fois, emprunte d’une légère tristesse, d’une certaine mélancolie (le très beau et nostalgique "someone said...") même quand le refrain n’est que vitesse et rage, énergie musicale pure. evidemment certains morceaux sont en dessous de ce que l’on attend, certaines facilités ne sont pas évitées loin de là. mais allez savoir pourquoi, on passe tout cela à j. mascis et on s’abandonne avec plaisir à la musique d’un type sincère et touchant qui vous chante la liberté comme personne.